Fuck Buttons + Holy Fuck + !!! (Chk Chk Chk). C’est l’étrange équation que nous avait évoqué le premier EP d’im takt, sorti début avril. Un maelstrom aussi frétillant qu’hypnotique qui laissait présager un premier album de qualité. Restait à voir ce que les Brestois valent sur scène. Méfiance : le nombre de groupe s’annonçant prometteurs tant qu’ils restent cantonnés dans nos enceintes mais qui s’écroulent une fois en live semble augmenter ces derniers temps.
Le Réservoir, Paris, mardi 28 juin. Guitariste et bassiste, chacun derrière un clavier, l’air concentré des grands jours. Les deux compères se jettent parfois des coups d’œil, enchaînant les boucles d’un coup de pied, leur instrument glissé dans le dos comme un carquois pour pouvoir sautiller sur leurs claviers. Retranché derrière une vitre en plexiglas (la faute sans doute à la taille de la salle, pour étouffer le son) le batteur se met quant à lui bien vite à son aise. C’est à dire torse-poil.
Le public a beau être relativement restreint, les lauréats du tremplin 2010 des Jeunes Charrues parviennent sans trop de mal à le tirer par le col et à le secouer bien comme il faut. Le groupe ne se contente pas de jouer les titres de son EP pendant ce set assez court. Im takt préfère en mettre d’autres en avant, donnant un aperçu de ce que pourrait être leur premier album. Elément notable : la plupart des titres font davantage appel au chant que les morceaux de l’EP. Les Brestois ne se sont néanmoins pas privé d’exécuter le magistral Fat Billy et de terminer leur concert sur un épique Buttons.
Signalons au passage la jolie prestation de Forget The Heroes, qui les ont précédés sur scène. Leur rock jazzy mâtiné de violon électrique parfois utilisé comme une guitare semble, lui aussi, être parvenu à se faire quelques nouveaux adeptes.
Photos : Olivier Clairouin