Le cinéma, la nouvelle arme de propagande du Hamas

Par Mickabenda @judaicine

A Gaza, le cinéma est presque mort. Le Hamas et l’état de guerre sont des freins pour les réalisateurs. Mais c’est dans une tentative de créer une nouvelle arme médiatique que le mouvement islamique a réalisé un long-métrage qui glorifie la résistance palestinienne.

C’est une superproduction, digne d’Hollywood.

Cascades, courses poursuites, explosions, un héros qui n’a peur de rien. Mais les héroïnes de ce long-métrage, L’admirateur du fusil sont bien loin d’avoir la silhouette provocatrice des James Bond girls. Et pour cause: elles sont voilées. Et ce film de guerre, sans romance, est dédié à la cause palestinienne…

Bienvenue à Hamaswood: surnom donné aux studios de cinéma fondé par le Hamas, dans la bande de Gaza transformé en décor, puisque le film est entièrement tourné dans le territoire côtier.
Budget du long-métrage: 150.000 dollars (environ 104.000 euros), soit 50.000 dollars de moins que le précédent.

Car le Hamas n’en est pas à son premier essai. Il y a deux ans, le premier film du mouvement islamiste avait pour héros Emad Akel, un militant de la première Intifada, mort en «martyr». Plusieurs scènes avaient été tournées dans les décombres d’anciennes implantations israéliennes.
Le scénario était signé Mahmoud Zahar, le chef du Hamas à Gaza et le long-métrage avait été projeté dans une salle privée du gouvernement.

Même Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du mouvement en exil, n’avait pas manqué de faire le voyage depuis Damas pour assister aux débuts cinématographiques de son parti. Les prémices d’une grande carrière? Le film n’a jamais pu traverser la frontière gazaouie.
L’admirateur du fusil
L’admirateur du fusil retrace la vie d’Awad Selmi, un autre martyr palestinien, né en 1972.

Membre des brigades Ezzedine Al Qassam, la branche armée du Hamas, Awad Selmi est mort en 2000, lorsque la bombe qu’il transportait a explosée.

Awad Semi est ainsi devenu un symbole du djihad mené contre Israël.

Dans le film, l’ami fidèle du héros est un fusil, signe d’une résistance populaire face à l’armée israélienne, présentée comme une machine de guerre impitoyable.
Ce long-métrage du Hamas loue les valeurs de la lutte armée, glorifie la résistance et respecte la morale islamique.

Objectif: éduquer la jeunesse palestinienne. «C’est une sorte de documentaire qui raconte la réalité des Palestiniens et qui reflète la souffrance dans laquelle nous vivons, décrit Saadi Krayen, le producteur.

Le film témoigne de la cruauté de l’occupation et des mensonges colportés par l’armée israélienne.

A travers le cinéma, nous essayons de changer la réalité, d’affirmer nos droits et de prouver au monde entier l’humanité des Palestiniens.» Une trentaine d’acteurs principaux participent au film, tous sont des amateurs.

d’après slate.fr