Qui a dit qu’il fallait chanter en anglais pour franchir les frontières? De Zaz à Ben l’Oncle Soul, les artistes français ont la cote comme jamais à l’étranger, de
Berlin à San Francisco.
La chanson française séduit en Allemagne, aux Etats-Unis, mais aussi en Asie. Pour preuve, en ce jour de 30e Fête de la musique, événement made in
France et exporté partout, une scène hexagonale sera à l’honneur en plein cœur de New York, autour de Catherine
Ringer et de Ben l’Oncle Soul. Et ils ne sont pas les seuls en ce moment à voir du pays.
Zaz a vendu près de 300000 albums en Europe, Yelle se voit dérouler un tapis rouge par les plus grands festivals anglo-saxons, tandis que Stromae et son « Alors on danse » comptent parmi leurs plus grands fans les stars américaines Kanye West et Black Eyed Peas.
Une alternative quasi exotique
Pendant longtemps, seule la musique électronique ou les groupes chantant en anglais parvenaient à s’exporter. Aujourd’hui, la langue française ne fait plus peur.
« Notre chanson est perçue comme une alternative quasi exotique entre les musiques locales et la production anglo-saxonne », souligne Marie-Christine Bloch, directrice de Francophonie
Diffusion, qui met à disposition de 600 radios et 200 blogs du monde entier des musiques francophones. Ce réseau a craqué pour la nouvelle chanson d’Angunn, « Mon meilleur amour », et en a fait le numéro un de ses diffusions francophones.
« Aujourd’hui, le français n’est plus un frein à l’export, se félicite Antoine Gouiffes-Yann, directeur du marché international chez Warner France qui s’occupe
de la splendide chanteuse d’origine indonésienne, mais aussi de la jeune Joyce Jonathan, actuellement 4e des ventes à Hongkong et
7e à Taïwan. Aujourd’hui, le répertoire local prend de plus en plus d’importance. Et chaque pays cherche des choses moins formatées, moins mondialisées. »
C’est ainsi que les producteurs du remake américain du film « L.O.L », avec Demi Moore et Miley Cyrus, ont choisi une chanson inédite de
BB Brunes pour illustrer une scène de leur version américaine. En français bien sûr. Un phénomène qu’observe avec attention le Bureau Export
de la musique française depuis Paris. « On n’a pas vécu un tel événement depuis le succès international du premier album de Carla Bruni
qui s’était vendu à près d’un million d’exemplaires à l’étranger en 2002, souligne Sophie Mercier, directrice de cette structure financée par les ministères de la Culture et des Affaires
étrangères, mais aussi les professionnels du disque.
Ces artistes qui plaisent à l’étranger soit incarnent la culture française traditionnelle, comme Zaz, considérée comme une nouvelle Piaf, soit ont très vite maîtrisé l’outil Internet, comme Yelle
ou Stromae, ce qui leur a permis de se tourner vers l’international. » En quelques clics et quelques artistes clés, l’Hexagone s’est replacé sur la carte musicale mondiale. Alors : do
you speak french?
source: article de Le Parisien 21/06