J’ai eu le plaisir d’assister ce Lundi 27 Juin 2011 à la première conférence organisée par le Social Media Club sur Marseille. Le sujet du jour tournait autour de Twitter et de la Presse traditionnelle.
La soirée commençait plutôt mal, avec l’absence de Noureddine Zidane, mais si vous savez l’un des journalistes qui a découvert Twitter lorsqu’il s’est enfermé avec 4 de ses potes, on ne sait trop où, pour tenter une expérience pseudo-journalistique, Huis clos sur le net. Nous aurons tout de même eu le droit à une petite interview du journaliste qui nous donne son point de vue sur Twitter. Je vous la fait bref, rien de neuf.
Twitter, c’est le mal
Le débat fût vraiment lancé par la suite, lorsqu’il fut question des rapports de la presse avec le piaf. Et là, je vous le dit, ils sont la merde les journalistes. Tout du moins, leurs patrons. Parce que vouloir opposer Twitter à la presse papier en permanence, c’est mort pour eux. D’ailleurs, il suffit de regarder ce que sont devenus les ventes des journaux. Définitivement, les bon vieux monopoles, que ce soit dans la musique ou dans la presse, c’est du passé.
Le soucis, c’est qu’aussi bien les majors (qui craquent des milliards en DRM inutiles) ou la press (qui continue d’investir dans des rotatives à 20 millions d’euros) n’ont rien compris et son en train de creuser leurs propres tombes. D’un autre côté, quand on est dirigé par des mecs qui ont la vie derrière eux et non devant, on peut comprendre.
Les patrons de Presse vont, dans leur noble casse gueule, entraîner toute une économie, et surtout, une pilée d’emplois. Mais ça la faute à Twitter, à l’internet. Mais c’est surtout pas la faute à une presse qui est totalement dépassée, avec un style vieillot à mourir.
Personne, ou presque, ne s’est posé la question de savoir pourquoi les gens n’achètent plus le journal. Une piste les gars : pourquoi payer un torchon pour avoir une info que l’on a déjà, en temps réel, sur le net ??
Une lente et douloureuse agonie
Au fond, le truc est là. L’info, pour les journaux, c’est plus vraiment le bon filon. Une rédaction ne peut lutter avec un réseau à l’échelle mondiale. Elle ne pourra plus jamais être la première à sortir le scoop. Alors, venir se plaindre que Twitter, c’est la course au scoop, c’est gonflé. Il faut; je crois, repenser les médias traditionnels. Que la télé fût pathétique durant l’affaire DSK, à suivre, en direct, sur les écrans d’ordinateurs portables, les time-line de Twitter. Ce jour là, m’en suis payé une bonne tranche.
La Presse oppose à Twitter un savoir faire, celui du métier de journaliste, celui qui doit recouper les infos, et ainsi de suite. Soit, mais cela se fait aussi de plus en plus sur Twitter. Le carnet d’adresse du journaliste ? Soit. Il ne suffit pas d’être journaliste pour avoir des relations, des connaissances. Le réseautage, aujourd’hui, tout le monde en croque, c’est la mode. Il est possible que celui du journaliste soit plus fournit que celui du commun des mortels, c’est tout le mal que je lui souhaite. Mais si son métier se limite à cela, attention, danger.
C’est la même chanson
Les arguments sont toujours les mêmes, on ne peut tous être des journalistes. Ceci me fait penser aux photographes. Sûr de leur fait avec leurs contrats en agence. Ils se font foutus de la gueule de l’amateur qui pouvait disposer, avec le numérique et le net, d’un nouveau mode d’exposition, d’appareils performants à bas coût. Tellement sûr d’eux les gars, qu’il n’ont pas vu venir le boulet. Paf ! Pleine gueule le boulet ! Tout le monde descend, fermeture d’agence les unes après les autres, et le marché fermé de la photo qui explose. On entend encore les mecs se plaindre du net, et ceci, et cela. Et oui, bye bye la photo à 10.000 balles.
Est-ce que ces révolutions numériques sont un bien ou mal, l’avenir le dira. Mais après les photographes, la musique, la Presse est elle aussi au bord du gouffre. Ces trois marchés se sont vautrés pour avoir voulu résister et non s’adapter. On a vu le résultat.
Quelques certitudes ressortent de ce débat :
1- Le monopole (presse, musique) c’est du passé
2- La Presse ferait bien se remettre en question sur la qualité de ses contenus (content is king les gars)
3- Vouloir opposer Médais traditionnels et Médias Sociaux, c’est perdu d’avance
4- Le vin blanc servis après le débat était pas mal du tout !
Note : Envoyez moi un faire-part pour l’enterrement, je viendrais faire un Live Tweet sur la tombe de la Presse.
Note 2 Vous étiez à la soirée, vous avez publié un article, signalez vous dans les commentaires, merci.