L’autre gauche, la seule qui s’érige en rupture totale avec le système capitaliste, a enfin réussi à s’entendre sur un programme, des candidats communs et un candidat unique à la candidature à l’élection présidentielle de 2012.
Entendons nous bien, je n’ai aucune sympathie pour le système présidentiel de la 5ème république, je le combats même, déteste cette représentation médiatique qui participe plus du concours de beauté et de communication que du vrai débat démocratique d’idée.
Pour autant, cinq ans après la victoire du Non au référendum sur le projet de constitution européenne, dernier débat d’idée forcé duquel a pu naître un rejet massif de la perte de souveraineté du peuple, et alors que depuis la voix du peuple n’a pas été respectée, enfin disais-je, le peuple de gauche va s’unir pour avancer vers un objectif commun, gouverner autrement, ou à défaut, obliger le pouvoir en place à composer avec une représentation unie de l’autre gauche qui pèsera nécessairement sur les choix d’avenir.
Bien sûr, il manque encore le NPA, fortement vidé de sa substance tant les ralliements effectifs au Front de Gauche traduisent le jusqu’auboutisme malsain de la direction de ce parti. Cela reste toutefois une quantité infinitésimale de voix qui s’en va.
La réussite de cette alliance de partis est un déjà un véritable succès si j’en juge d’une part par la propension des opposants à reprendre une partie des idées du front de gauche (salaire maximum, tendance à la mise en place d’un protectionnisme intelligent etc…) mais surtout si l’on constate la haine sous-jacente d’une certaine médiacratie bien installée à laquelle cette union fait déjà peur.
Ainsi, l’on rend Mélenchon de nouveau trotskyste 40 ans après pour mieux ridiculiser le Parti Communiste, une rigolade, ou on l’affuble de prétentions ministérielles farfelues pour mieux signifier une ambition personnelle démesurée alors qu’il lui était pourtant si facile d’envisager un ministère en restant au P(s), ou enfin on le compare à Chavez si décrié en France, comparaison qui doit pour le coup certainement le conforter tant ce dernier a apporté à son peuple, et non aux médiacrates, depuis qu’il est au pouvoir démocratiquement élu depuis 11 ans au Vénézuela.
Toutes ces pertes de sang froid de ceux qui cherchent à décrédibiliser plutôt qu'à débattre, sont le signe d’un changement dans les rapports de force binaires habituels, et les discours tenus par Mélenchon et tous les partisans du Front de Gauche consistent avant tout à gagner la bataille sémantique pour imposer un débat d’idée autour des thèmes principaux du Front de gauche dont veulent les Français.
Plutôt que de dette, ils veulent qu’on leur parle pouvoir d’achat via un partage des richesses, plutôt que d’immigration, ils cherchent à entendre un projet d’avenir pour mieux vivre ensemble en rendant par exemple l’impôt constructif, égalitaire et envisagé comme la traduction d’un investissement pour l’avenir de leurs enfants et non d'un poids pour le présent comme il est trop souvent qualifié.
Le chemin est long avant les élections présidentielles et législatives, il est favorable à cette appropriation des thématiques et de la sémantique du Front de Gauche dans le débat publique, si chacun se l’approprie autour de lui.
L’avenir nous appartient désormais encore, nous peuple de gauche.