Traversant la ville durant l’heure de midi, j’ai pu m’émerveiller devant tant de grâce. Cela ne durait jamais qu’un instant, juste le temps de croiser de charmantes demoiselles, pour aussitôt les oublier et en regarder d’autres. « Juste pour le plaisir des yeux » comme dirait l’autre.
Ces regards croisés ne font pas de moi un pervers. Enfin, je n’en ai pas l’impression. Ce n’est en réalité qu’un souffle de fraîcheur qui partage son apesanteur. Simplement des petits bonheurs.
Ce n’est pas nouveau. J’en ai fait en son temps une chanson - encore une valse -, sans aucune prétention ni malice : Les jupettes. La voici !
Avant d'écouter "Les jupettes", arrêtez le lecteur à droite.
J’ai vu des jupettes
Qui m’ont fait blêmir
De belles gambettes
Dont je ne saurais dire
Si c’est la forme douce
Qui nourrissait mes fantasmes
Ou la longue pousse
Qui allumait ma flamme
Mais ce que je sais
C’est qu’un peu de chair fraîche
A pu décocher
Dans mon cœur quelques flèches
Et qu’un bout de tissu
Formé de quelques plis
À ce point m’a ému
Que j’en suis tout épris
Une petite robe noire
Sur des jambes dénudées
Qui me ferait croire
Que je les ai possédées
De fines bretelles
Aux épaules arrondies
D’une demoiselle
Encore bien plus jolie
Et mon rêve est atteint
Le bonheur est entier
Je suis comme un gamin
Aux yeux émerveillés
Rien qu’un bout de tissu
Formé de quelques plis
Fait d’une cuisse aperçue
Un bien beau paradis
François-Marie GERARD - FMG © 2004