genre: thriller (interdit aux - 16 ans)
année: 1997
durée: 1h45
l'histoire: Un couple et leur fils passent leurs vacances au bord d'un lac. Deux jeunes hommes leur rendent visite et leur font vivre un enfer.
La critique d'Alice In Oliver:
Funny Games, réalisé par Michael Haneke, sera présenté à Cannes en 1997, et constituera le choc du Festival.
En un sens, Funny Games pourrait se voir comme une version moderne d'Orange Mécanique, de Stanley Kubrick.
Toutefois, Michael Haneke n'a pas pour objectif de réaliser un nouvel Orange Mécanique. Cependant, son film est largement influencé par le long-métrage de Kubrick.
Avant d'aborder les thématiques de Funny Games, il est nécessaire de rappeler l'histoire. Attention, SPOILERS !
Un couple de bourgeois et leur jeune fils passent leurs vacances d'été dans leur résidence secondaire. Leur tranquillité est soudain troublée par l'arrivée de deux jeunes hommes, qui viennent les ennuyer pour un prétexte futile.
Les deux acolytes sont venus réclamer des oeufs mais se révèlent trop insistants et surtout, accaparants. Certes, en apparence, les deux jeunes hommes sont polis, un peu trop peut-être...
Devenus trop envahissants pour la petite famille, le père décide de les virer de sa demeure, mais les deux garçons ne l'entendent pas ainsi.
Pire encore, ils séquestrent le couple et s'amusent à torturer psychologiquement et physiquement la femme, le père et le fils.
A partir de ces différents éléments, le film se transforme en jeu sadique et invite carrément le spectateur dans une partie à l'issue fatale et morbide.
Pour cela, Michael Haneke utilise une télécommande, laissant au public le soin d'imaginer une fin favorable aux victimes des deux psychopathes.
Mais dans Funny Games, il n'y a pas d'issue. Michael Haneke dénonce une violence gratuite, se déroulant sous la forme d'un jeu amusant pour les deux assassins, mais traumatisant pour le couple et leur petit garçon.
En vérité, Funny Games est un thriller psychologique, la violence étant toujours suggérée mais jamais montrée.
Pour les amateurs de gore, inutile d'attendre une avalanche de sang.
Ici, c'est le sentiment de malaise qui prime. Michael Haneke décide de faire participer le spectateur au cauchemar vécu par cette famille.
Pour cela, le cinéaste instaure une mise en scène froide, austère et sans espoir. Funny Games est donc un thriller glacial, choc et dérangeant, qu'il conviendra de réserver à un public averti.
Note: 18/20