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Ce que je redoutais le plus est arrivé. Un coup de fil de la crèche ce matin « Amandine a eu un accident, il faut venir la chercher »
Marcel vite on va à la crèche c’est Amandine. Le moteur tourne encore, je sors en trombe de la voiture. Ma pépette avec l’arcade sourcilière ouverte, en pleur. Je n’ai pas su jouer les mères courage, j’ai pleuré comme une madeleine. La panique. Direction les urgences. Plus rien n’existe.
Une Amandine inconsolable : « J’ai fait bobo la table ». L’œil tout gonflé. On nous met dans une salle. Marcel ne peut pas venir. Un seul accompagnant. « le stéryl strip ne suffira pas, il faut faire deux points de suture ». Amandine s’endort .La peur, la fatigue, le câlin avec maman. Tout à la fois.
Il faut la réveiller. On l’enroule dans un drap. Je lui tiens les pieds, un homme les bras et le ventre, un autre la tête. Le médecin lui pique l’œil pour l’anesthésier. Elle hurle. Impossible de la rassurer. Premier point de suture. Un hameçon dans le sourcil. « Maaaamaaaan ! Les braaaas ! ». Pas tout de suite mon cœur.
A ce moment le médecin m’a fait m’allonger par terre. Je commençais à tourner de l’œil. Deuxième point de suture, moi allongée à essayer de la rassurer verbalement, elle héroïque, seule, cherchant sa mère du regard. Sur le coup j’ai failli. Je me relève. Christine bouge-toi elle compte sur toi. Deuxième point de suture terminé.
Elle est dans mes bras, buvant son jus de pomme en brique. L’arcade gonflée. On rentre. Elle réclame du melon. Pour elle, c’est fini, déjà oublié. Elle ne veut pas son œuf mais aller au dodo.
Elle dort. J’attends ce soir le retour de papa avec impatience.
Je les aime tous deux très fort. On avance à trois. Il est hors de question qu’ils leur arrivent quelquechose . Je n’arriverai jamais à leur offrir une vie de milliardaire mais une vie pleine d’amour ça oui je peux !
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