Dans toute l’histoire de l’occultisme il n’y a pas un personnage aussi rutilant et mystérieux que le Conte de Saint Germain. La plus part de ses biographies situent sa vie entre les années 1693 et 1784, mais si on en croit l’arome de sa légende il faudrait tout de suite rejeter tout type de notion chronologique en ce qui concerne sa vie.
Saint Germain est éternel ou il n’est pas, car une fois dépouillé de l’immortalité sa figure reste dans le néant, comme cela arrive aussi dans le cas d’autres célèbres adeptes comme Fulcanelli (auteur de livres abyssaux où se cache la formule de la vie éternelle) ou Aleister Crowley. C’est le mythe gnostique de Simon le Magicien et Sophie ce qui fait résonner leur figures. L’histoire de sa rencontre avec la femme de l’ambassadeur de France à Venise est célèbre et impressionnante. Dans les années soixante du 18ème siècle, la vielle femme lui dit combien elle se souvient de son père et Saint Germain lui assura que ce n’était pas de son père dont elle se souvenait, mais que s’était bien de lui-même. Il lui donna même des détails convainquant de la période à laquelle ils avaient coïncidés dans la ville italienne. Naturellement lui il avait toujours le même aspect. En marge de son immutable apparence physique, son aspect était celui d’un dandy dont le noir stricte et élégant de sa tenue vestimentaire se voyait seulement altéré par des points de lin blanc et la brillance des boucles de ses chaussures et aussi par les diamants qu’il portait aux doigts. On dit aussi qu’il avait des pierres précieuses et des diamants dans ses poches en guise d’argent.
Tout aussi admirables et incroyables sont ses commentaires sur ses interventions au Concile de Nicée en l’an 325, où il aurait demandé la canonisation de la mère de la Vierge Marie, Sainte Anne, en vertu du bon souvenir qu’il gardait d’elle à l’époque où il avait été présent aux noces de Cana. Et où il avait avertit le Christ de faire attention car il présentait pour lui une fin tragique (on dit qu’une fois en passant devant un crucifix, il s’écria : “Je lui avais dit à ce malheureux que cela ce terminerait mal”).
Personne n’a jamais su ses vrais noms et sa provenance. En plus il menait une vie itinérante dont quelques fois la trace se perdait complètement, jusqu’à ce que soudainement en provenance d’Asie il refasse acte de présence dans les cours européennes. Là il se dédiait à l’étude de textes védiques millénaires écrits en sanscrit (langue qui comme le français, l’allemand, l’italien, le chinois et l’arabe il dominait) dont il incorporait le savoir dans ses propres écrits de caractère cabalistique, ésotérique et alchimique, qui avec le temps se convertirent en certains des piliers basics autant de la Théosophie comme de cette étrange nouvelle pseudo-discipline appelée puérilement Métaphysique Occultiste.
Saint germain comme ses “contemporains” Casanova et Mozart, fut naturellement associé immédiatement avec les rosicruciens et franc-maçon, il était en plus d’aventurier, courtisant, inventeur, écrivain, mathématicien, compositeur, pianiste et violoniste essentiellement un philosophe, c’est-à-dire dans le langage des adeptes, un alchimiste.
Paul Oilzum