Alors que se multiplient les incidents et les cafouillages autour des examens de fin d’année, témoins de l’état de désorganisation et d’appauvrissement dans lequel se trouve l’Education nationale, Sarkozy, pour la deuxième fois en une semaine, a voulu parler d’école. Et pour la deuxième fois en une semaine, il a promis de faire, dans les années à venir, tout le contraire de ce qu’il fait depuis quatre ans.
Le Président de la République prétend vouloir « personnaliser » le collège. Rappelons qu’il y a deux jours, il promettait de ne pas fermer de classes dans le primaire. Il faudra donc qu’il explique comment il compte individualiser les réponses éducatives de la 6e à la 3e tout en privant ces classes de l’essentiel des 14000 enseignants qui disparaîtront à la rentrée 2012. En guise de personnalisation, il n’a en réalité à offrir que la suppression des allocations familiales et un fichier des décrocheurs,
mesures dont on connaît à la fois le caractère socialement discriminant et l’inefficacité – notons au passage que la droite semble avoir retrouvé le goût des fichiers qu’elle n’a abandonné que le temps d’une mauvaise polémique.
Le flou qui entoure ses déclarations sur le collège unique, qui doit devenir « collège pour tous » ne peut cependant qu’inquiéter au moment où la majorité envisage, via l’apprentissage, de revenir sur la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans et de développer le travail des enfants de 14 ans. Toutes les études montrent pourtant que l’orientation précoce, obsession éducative de la droite, est à la fois injuste et inopérante.
Le Parti socialiste s’alarme de la vision de la jeunesse portée par un Président de la République qui n’a à la bouche que les mots d’« absentéisme», de « sanctions », de « problèmes », d’« élèves difficiles ». Il propose un nouveau pacte éducatif à la nation, qui s’attachera à la réussite de tous les élèves. Nous recréerons des postes là où ils sont nécessaires, développerons la scolarisation précoce, concentrerons les moyens sur le primaire, refondrons les rythmes et les programmes, renforcerons l’éducation prioritaire et revaloriserons le métier d’enseignant.