L’Etat français s’apprête à souscrire un emprunt de 35 milliards d’euros. S’endetter davantage pour préparer un avenir meilleur : tel est le paradoxe que certains "esprits" ne manqueront pas de relever. A en croire les annonces, les lignes budgétaires escomptées produiraient des bénéfices substantiels. Ainsi, la primauté accordée à l’enseignement supérieur et la formation (11 milliards d’euros) lèverait-elle une hypothèque insidieuse sur les générations futures ? Que dire de la recherche (8 milliards d’euros) : provoquer une alchimie entre investissements et innovations ? Pour l’industrie et les entreprises de taille moindre (6,5 milliards d’euros), s’agit-il de provisionner les carnets de commandes et engranger des emplois ? Si le développement durable se voit gratifié d’une enveloppe (5 milliards d’euros), est-ce pour envoyer un message fort et mobiliser nos énergies… renouvelables ? Enfin, le numérique (4,5 milliards d’euros) passerait-il en mode lisible, dans un monde où information et communication subissent parfois un brouillage intempestif ? Bref, voici un emprunt dont le contrôle de gestion sera placé sous le sceau de l’opinion publique.