“Un roman sur le désespoir; mais aussi sur les mécanismes compensatoires à mettre en oeuvre pour ne pas sombrer : la création, l'humour, la musique“.
Si vous ne savez pas quoi faire de vos journées, et si la vie vous parait terne et sans intérêt, vous pouvez suivre l'exemple du héros (ou anti-héros, plutôt !) de ce roman et tenter de mettre fin à vos jours.
Mais attention ! Se suicider n'est pas aussi simple que l'on croit et peut même devenir une occupation très prenante : entre la mise au point de la chaise électrique, le dosage du cocktail d'anti-dépresseurs, les mines anti-personnel à cacher sous les carreaux de la salle de bain, les différentes façons de réussir une bonne noyade ou une pendaison, cela prend du temps, et même toutes les journées et une bonne partie des nuits...
Moi qui aime pourtant vraiment l'humour au second degré et les histoires un peu (beaucoup) déjantées, je n'ai pas du tout accroché à celle-ci. Le début m'a certes bien amusée, mais l'accumulation m'a vite lassée... Et puis, même si on sait que c'est de l'humour noir, ce pauvre homme m'a fait pitié et la critique de la société que l'on comprend à travers ses actes m'a fait réfléchir. Car tout y est : le chômage, la solitude, le stress et l'anonymat, l'incapacité à communiquer... et c'est absolument navrant, car si vrai... Ce pauvre type a besoin d'un bon psy et vite, et après quelques pages, je n'ai plus osé rire de lui...
Voilà donc une énorme déception pour un roman dont j'attendais beaucoup de plaisir... Dommage !
De plus, je n'ai pas du tout, mais pas du tout compris ce que Clinton venait faire dans l'histoire, peut-être pourriez-vous éclairer ma lanterne ? L'histoire du requin qui le dévore de l'intérieur m'a, elle, fait penser au roman Et dormir comme un requin dans l'ombre, de Steven Hall, un livre étrange, totalement déjanté et dérangeant, mais que j'avais adoré...
« Le radio-réveil s'allume deux minutes avant le journal du matin. C'est une vieille habitude, cela me laisse le temps de m'asseoir sur le bord de mon lit, d'ouvrir le tiroir de ma table de nuit et d'en sortir le 357 Magnum chargé que j'ai soigneusement préparé la veille avant de m'endormir. Je laisse tomber un comprimé d'aspirine effervescent dans le verre d'eau posé près de ma lampe de chevet. Le comprimé se dilue dans un frétillement de bulles ; je vide la moitié du verre en une seule gorgée. Je mets le canon argenté du revolver dans ma bouche et j'appuie sur la détente. Ma tête explose ; des dizaines de petits morceaux d'os s'incrustent dans les murs du papier peint bleu sombre constellé d'étoiles que j'ai posé l'été dernier ; un bout de mon hypophyse atterrit dans le verre ; Le sang nettoie ma chambre d'une propreté rouge. Quitte à perdre quelques minutes de sommeil, je préfère me tuer avant les informations. Après, ça va mieux. »