"Elégance des Volnay", cette manifestation qui se tient traditionnellement le dernier week-end de juin est devenue, avec les années, le prétexte pour partager entre amis trois jours de gastronomie et de culture entre Bourgogne et Paris. Il sera dit que 2011 ne dérogera pas à la règle.
Avant-propos liminaire pour ne pas se méprendre sur nos intentions. Si notre gout immodéré des bourgognes rouges constitue le pivot autour duquel ce week-end s'articule et prend forme, nous resterons très humbles quant à nos impressions perçues lors de cette journée.
Il serait en effet très présomptueux de vouloir tirer des conclusions péremptoires et définitives : déguster dans les vignes, sous un soleil de plomb, avec des vins dont la température de service n'est pas forcément optimale constitue un exercice de style suffisamment difficile pour prendre du recul. Loin de toute polémique stérile, les impressions développées ci-après n'engagent que moi, à un instant "t" et dans des conditions pas forcément idéales ! Voilà qui est dit.
Commençons par les "Volnay village".
Domaine Bitouzet-Prieur 2009 : sur un registre plutôt léger, avec un faux gout qui m'évoque la pourriture grise (vieux grenier / poussière).
Domaine Pascal et Reyane Bouley 2009 : un vin dilué et manquant de corps.
Domaine Michel Lafarge 2009 : malgré une légère pointe de bouchon, on perçoit ici un vin très citercien dans sa construction, présentant une belle texture de bouche et de jolis tannins gras. BIEN ++.
Domaine Vincent Perrin 2009 : un vin très atypique, plus "sauvignon" que pinot noir.
Domaine Christophe Vaudoisey 2009 : belle maturité enveloppante. BIEN +++.
Jean-Marc et Thomas Bouley, Vieilles Vignes 2009 : un peu sec.
Joseph Voillot, Vieilles Vignes 2009 : profondeur, suavité, élégance et équilibre. TRES BIEN.
Domaine du Marquis d'Angerville 2008 : finesse et suavité sur un registre de demi-corps bien constitué. BIEN ++
Domaine Lucien Boillot 2008 : malgré un joli fruit en bouche, finale un peu raide et dure.
Domaine Nicolas Rossignol 2008 : joli nez, bouche sur une amertume demandant une certaine garde.
Domaine François Buffet 2008 : très beau nez, belle attaque en bouche, un peu sec en finale (court).
Domaine des Comtes Lafon 2007 : belle vinosité, belle maturité du fruit. BIEN ++.
Domaine Sainson Rossignol 2007 : un nez cassissé, une bouche manquant de maturité, sèche en finale.
Domaine Lucien Boillot, Grands Poisots 2007 : très typé 2004, sur le géranium.
Ensuite, au tour des "Premiers Crus".
Les Fremiets 2009, domaine Joseph Voillot : frais, fin, suave, belle constitution et dajà très agréable en l'état. TRES BIEN +++.
Les Caillerets 2009, domaine Rebourgeon-Mure : sur un équilibre général assez proche des Fremiets, une pointe de profondeur en moins. TRES BIEN ++.
Le Clos des Chênes 2009, domaine Christophe Vaudoisey : un vin qui n'est clairement pas en place. Si le nez cassissé est agréable, l'élevage est encore trop présent (grillé / bois), ce qui confère au vin sécheresse et déséquilibre (sec et confit). Sans doute un excès d'extraction ? (ce qui rendait le "village" agréable).
Les Santenots 2009, domaine Jacques Prieur : un joli vin, sur un registre de rondeur sans molesse. BIEN ++.
Les Mitans 2009, domaine Michel Lafarge : velouté, suavité et joli réglissé pour ce vin toujours cistercien. TRES BIEN ++.
Les Fremiets 2008, domaine du Marquis d'angerville : équilibre, finesse, tannins légers. Belle définition minérale. TRES BIEN +++.
Les Caillerets 2007, domaine de la Pousse d'Or : une sensation d'élevage trop prégnante (grillé / boisé) au détriment du fruit.
Les Caillerets 2007, Maison Bouchard Père et fils : légèreté en bouche, sans sacrifier à la suavité et à la profondeur / longueur. TRES BIEN +.
Les Chevrets 2007, domaine Nicolas Rossignol : belle vinosité de demi-corps, élégant en finale. TRES BIEN++.
Les Santenots 2004, domaine des Comtes Lafon : belle trame vineuse, sur un équilibre typé 2004 mais sans sous-maturité ni astringence. De la belle ouvrage. BIEN++.
Conclusion prudente et sans doute partielle : trop de 2009 nous sont apparus manquant de maturité et/ou de corps. Les premiers crus sont qualitativement largement au-dessus des "villages". Enfin, les domaines top / renommés tiennent leurs promesses, quelque soient les caractéristiques du millésime.
Rendez-vous l'année prochaine.
Bruno