[Critique] "Joker" : le pire ennemi de Batman est le héros de l'histoire !

Par Cinecomics


Au Comic Con' seront présents le scénariste Brian Azzarelo et le dessinateur Lee Bermejo. Alors tant qu'à faire, autant lire et critiquer un de leurs comics communs, pour ensuite le faire dédicacer au salon cette semaine ! Et lequel j'ai choisi ? Joker, un comic un peu hors-normes dont je vais vous faire un rapide compte-rendu, pour vous donner envie de vous plonger dans la noirceur malsaine de ce comic atypique...
Le travail de Brian Azzarelo : Un scénario aussi sombre que clownesque... Dans les méandres de la vie du Joker !
Résumé (4ème de couverture) :
Le Joker sort de l'asile d'Arkham, mais il n'est pas content. En son absence, ses amis lascars ont partagé sa part du gâteau et l'ont vendue, pensant qu'il ne reviendrait plus. Mais le Joker est de retour et il est bien décidé à mettre Gotham à feu et à sang, même s'il doit pour ce faire affronter de nouveau son ennemi de toujours... Batman !
Si le scénario de base est simple comme bonjour, la narration est plus subtile et les enjeux de l'histoire sont immenses. En effet, ce n'est pas le Joker lui-même qui est le narrateur, mais Jonny Frost, un petit voyou qui fait tout pour rentrer dans les bonnes grâces du Joker, son modèle. Frost espère gravir les échelons et atteindre le sommet du monde, au même niveau que Joker.
Pour cela, il va suivre Joker comme un chien, exécuter le moindre de ses ordres, et découvrir des aspects de sa personnalité que presque personne ne connaît. Seulement voilà, le Joker est imprévisible, et ses pensées sont difficiles à suivre, même pour son plus grand fan... En tous cas, le personnage du Joker est très développé au niveau de sa psychologie, et ne s'arrête pas au cliché du "fou toujours en train de rire et de tout casser sans raisons".
Un vilain en liberté, un petit jeune qui n'a qu'un but : lui ressembler, c'est plutôt croustillant. Et quand dans cet univers violent et sordide, on voit apparaître le Pinguin, Double-Face, Killer Croc, Harley Queen, et bien sûr Batman, on peut dire qu'on est franchement gâté... 

Le travail de Lee Bermejo : Entre graphismes réalistes et dessins ténébreux...
Le style de Bermejo colle parfaitement à l'écriture de Azzarello puisqu'il dépeind un univers réaliste, tout en alternant un style "comic-book" basé sur le noir, les jeux d'ombres et sur les contours prononcés, et un style plus "infographique", à la Gabriele Dell'otto/Clayton Crain/Alex Ross, qui laissera les fans de planches de dessin novatrices complètement admiratifs !
Ce qui est très sympa, avec Bermejo et l'univers recréé, c'est le réalisme donc. Mention spéciale pour Killer Croc ! Ici, ce n'est pas un gros tas d'écailles moitié humain et moitié crocodile, mais bel et bien un homme à parts entières, un grand noir tout en muscles, avec deux particularités : une déformation de la peau qui fait penser à des écailles, et un appétit carnassier qui l'oblige à manger des grandes quantités de viande, même crue ! Joli coup de maître, bravo ! 
Bref, un style nerveux et détaillé, sombre et déluré... Les expressions du Joker sont tous simplement hallucinantes, et vous font froid dans le dos ! Comme quoi, c'est du bon boulot. La couleur renforce l'aspect "chaotique" de la vision qu'à le Joker de la vie, de ce qu'il veut, avec des dégradés de couleurs chaudes et éclatantes au milieu de la grisaille de Gotham, qui rappelleront que Joker n'a qu'un but : tout posséder, mais aussi tout détruire, tout faire exploser, juste pour le plaisir !

Si d'aventure, vous croisez la route de cette couverture :

Alors n'hésitez pas, prenez vite un exemplaire, et précipitez-vous dans un monde cruel et absurde où les lois de Gotham n'ont pas raison d'être, où tout est permis, et où la folie et le péché sont des manières de vivre (ou de survivre), pas des défauts ! Joker, fidèle à lui-même, vous fera... Mourir de rire !