Ce procès est à la fois symbolique et historique. Après celui de « Douch », condamné en 2010 à trente-cinq ans de prison pour les crimes commis lorsqu'il dirigeait le centre de torture S21 (une peine ramenée ensuite à dix-neuf ans), le peuple espère qu'il permettra de comprendre ce qui a abouti au massacre de 20 % de la population. Encore faut-il que les accusés sortent du déni. « Ils affirment qu'il ne s'est rien passé et qu'ils n'y sont pour rien. A mon avis, ils ratent leur rendez-vous avec l'histoire en ne disant pas quel était leur projet », estime Martine Jacquin, avocate et responsable du programme Asie à Avocats sans frontières, qui défend 1 100 dossiers sur les 3 850 parties civiles. Les victimes, elles, attendent ce moment depuis plus de trente ans. « Pour elles, c'est important que soit dit publiquement ce qui s'est passé », ajoute l'avocate. Ce procès est également capital pour les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), une instance créée en 2005 avec le soutien de l'ONU pour juger les anciens Khmers rouges. Il permettra en effet de jauger sa capacité à rendre la justice. Les accusés encourent des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion à perpétuité, le Cambodge ayant renoncé à la peine de mort.
Ce procès est à la fois symbolique et historique. Après celui de « Douch », condamné en 2010 à trente-cinq ans de prison pour les crimes commis lorsqu'il dirigeait le centre de torture S21 (une peine ramenée ensuite à dix-neuf ans), le peuple espère qu'il permettra de comprendre ce qui a abouti au massacre de 20 % de la population. Encore faut-il que les accusés sortent du déni. « Ils affirment qu'il ne s'est rien passé et qu'ils n'y sont pour rien. A mon avis, ils ratent leur rendez-vous avec l'histoire en ne disant pas quel était leur projet », estime Martine Jacquin, avocate et responsable du programme Asie à Avocats sans frontières, qui défend 1 100 dossiers sur les 3 850 parties civiles. Les victimes, elles, attendent ce moment depuis plus de trente ans. « Pour elles, c'est important que soit dit publiquement ce qui s'est passé », ajoute l'avocate. Ce procès est également capital pour les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), une instance créée en 2005 avec le soutien de l'ONU pour juger les anciens Khmers rouges. Il permettra en effet de jauger sa capacité à rendre la justice. Les accusés encourent des peines allant de cinq ans de prison à la réclusion à perpétuité, le Cambodge ayant renoncé à la peine de mort.