Selon l'annonce de Nicolas Sarkozy ce mardi 21 juin, lors de la prochaine rentrée scolaire, le nombre de classes fermées dans le primaire ne devrait pas excéder celui des classes ouvertes. Cette information officielle a provoqué un tollé notamment au parti socialiste et chez les syndicats des parents d'élèves qui dénoncent une opération électorale.
Lors d'un déplacement, mardi 21 juin, à La Canourgue, en Lozère, le chef du gouvernement Nicolas Sarkozy a confirmé la fermeture de 1 500 classes à la rentrée et un moratoire pour la rentrée 2012.
Le gel des fermetures de classes
Voila les faits annoncés pour la rentrée de septembre 2011: 1 500 postes seront supprimées dans les écoles. Il s'agit là de l'une des conséquences de la soustraction de 16 000 postes de fonctionnaires de l'Éducation nationale. De plus le rapport préparatoire au débat d'orientation des finances publiques 2012 prévoit bien la disparition de 14 000 postes enseignants et l'application de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite.
Le chef de l'État a donc annoncé mardi que les fermetures, impliquées par la baisse des effectifs dans certains secteurs, seront compensées par des ouvertures : "Le un sur deux continuera, mais nous sanctuariserons l'école primaire pour qu'à la rentrée 2012, le nombre de fermetures de classes n'excède pas le nombre d'ouvertures".
Le Président de la République s'est expliqué sur le maintien du non-remplacement des professeurs: "Je n'ai pas été élu pour que la France soit dans la situation de la Grèce, de l'Irlande, du Portugal. Sur les vingt dernières années, avec le un sur deux, il y a 540 000 élèves de moins et 34 000 enseignants de plus... C'est financé avec vos impôts... Il faut que le pays s'habitue à regarder les choses en face".
Une opération électorale déguisée
L'annonce de Nicolas Sarkozy de ne plus fermer de classes dans les écoles primaires à la rentrée 2012 est loin de faire l'unanimité. En effet le corps enseignant ainsi que les parents d'élèves soutenus par les élus et les syndicats dénoncent une promesse irréalisable tant que la suppression d'un poste sur deux dans l'enseignement ne sera pas remise en cause par l'Elysée.
La FCPE déclare que "c'est pour septembre 2011 que les parents et les élus sont inquiets et se mobilisent sur le terrain !". Depuis quelques mois de nombreuses manifestations sont organisées pour le maintien du remplacement des enseignants. Le Snuipp-FSU quant à lui fait savoir que "si le budget 2012 maintient le recrutement de seulement 3 000 postes au concours de professeurs des écoles alors que 11 000 départs à la retraite sont programmés au 1er juillet 2012, ce sont 8 000 postes d'enseignants du primaire qui seront encore supprimés l'année prochaine".
Pour le parti socialiste cette annonce n'est qu'un leurre, "un aveu d'échec" et "une opération électorale". Bruno Julliard, secrétaire national à l'Education a déclaré dans un communiqué que l'opération du chef du Gouvernement était un "aveu d'échec, car Nicolas Sarkozy reconnaît que les suppressions de postes entraînent des difficultés insurmontables pour les établissements".
Il faut savoir que le moratoire prévu pour la rentrée 2012 interviendra 5 mois après l'élection présidentielle et toujours selon le parti socialiste, cette annonce intervient à un moment ou les élus UMP "s'inquiètent de plus en plus ouvertement des effets des suppressions de postes et de fermetures d'écoles sur leur réélection".
Les syndicats et le parti socialiste demande donc un moratoire dès la rentrée 2011.