Il ya quelques semaines,
j’étais à 2 doigts de complimenter le gouvernement pour le courage politique
dont il avait fait preuve en décidant de supprimer les panneaux et d’interdire
les engins avertisseurs de radars. Gros naïf que j’étais !
Certes, j’avais quand même pris soin de marquer ma surprise mais j’avoue
cependant n’avoir pas imaginé une aussi spectaculaire volte-face !
Je ne reviendrais pas sur ce que je pense (comme
d’autres) d’un système qui permet en toute quiétude de ne pas respecter la
réglementation surtout lorsqu’on en connait les conséquences.
Je ne reviendrais pas non plus sur l’attitude de ceux qui, sans vergogne, se
scandalisent que l’on puisse vouloir s’assurer du respect des règles et qu’en
cas contraire, on pénalise ! Par contre je ne peux m’empêcher de revenir
assez lourdement sur le retour arrière magistral qui vient d’être opéré sous la
pression de 80
députés UMP qui sont, n’en doutons pas, déjà en train de distribuer des
tracts sur les marchés pour faire savoir à leurs électeurs que c’est grâce à
eux qu’ils vont pouvoir continuer à rouler comme des cons.
Si je n’ai pas réagi avant, c’est que pendant quelques temps, a régné une
magnifique confusion. On ne savait pas trop si les radars qui allait être
démontés à un rythme variable allaient être remplacés ou non. Dans certains
départements, ils étaient virés sans successeurs, dans d’autres ils étaient
aussi sec remplacés par un radar « pédagogique » et dans d’autres
encore, ils continuaient à trôner fièrement sur le bas coté de la
route.
Du coup, j’avais compris que la suppression des panneaux allait être la
règle et que leur remplacement ou non ainsi que le positionnement des radars
allaient être décidés après une vaste concertation des différentes parties
prenantes locales. L’idée, pas idiote étant de concilier au mieux sécurité et
respect de la loi sans donner l’impression de chercher toutes les occasions
pour ponctionner l’automobiliste distrait.
Une telle concertation
aurait peut-être permis de faire accepter la disparition des panneaux en
échange d’un réaménagement plus intelligent des emplacements de radars ou des
limitations de vitesse mieux adaptées au terrain et aux
circonstances.
J’en étais donc avec cette idée en tête, moindre mal compte tenu de la rare
maladresse dont a fait preuve ce gouvernement sur cette affaire. En tout
état de cause, quitte à prendre cette décision sur un coup de tête, à
l’annoncer officiellement et à faire les cadors en affirmant que l’on resterait
droits dans ses bottes de motard, la dernière chose à faire est bien de se
déculotter devant la pression populiste !
Eh bien, la dernière chose qui était à faire, a été faite, et sournoisement
par-dessus le marché puisqu’elle a pris la forme d’une
«fiche de synthèse» rappelant aux préfets pas trop futés qu’il ne faut
surtout pas risquer de froisser l’Automobile Club et bien faire attention de
remplacer tout panneau annonciateur de radar par un panneau…annonciateur de
radar !!!!...la seule différence étant qu’il est qualifié de pédagogique (c’est
sur que ça change tout) et qu’il informe les étourdis ou ceux qui ont un
compteur approximatif que s’ils continuent comme cela, ils vont se faire
flasher …c’est sur que ça serait ballot de se faire flasher par un radar
suffisamment idiot pour être annoncé à grand renfort de clignotants et qui est
même éclairé la nuit !!!!
Si après ça, il y en a encore qui se font avoir, c’est qu’ils ne sont pas
malins malins !
Là ou ça tourne au grotesque c’est lorsqu’on nous dit « oui euh, faut
pas dire ça euh, on va installer des pédagosradars à des endroits ou il n’y a
pas de radar, du coup l’automobiliste va ralentir, alors qu’il n’y aura pas de
radar flashant, eh eh on est malin non ! »…non, on n’est pas malin on est
crétin !
Parce que les pédagosradars coutent chers et qu’on prétend les financer avec
« les amendes des contrevenants » ! …or tant qu’on annoncera les
radars et qu’on prendra bien gentiment soin d’aider l’automobiliste à ajuster
sa vitesse (sur 200 mètres) pour surtout faire en sorte qu’il ne se fasse pas
gauler, eh bien il ne faut pas espérer retirer un rond des radars !...du coup,
si pas « d’amendes des contrevenants », pas de pédagosradars
!!!!
Déjà que le gouvernement avait piteusement cédé aux injonctions des vendeurs
de détecteurs de radars et des députés qui ont les chocottes pour leur
réélection, mais le voilà qui se déculotte complètement !
Qu’il change d’avis comme son président change de montre, ce n’est pas
franchement une surprise, mais que pour ménager les lobbies de l’automobile et
le peu qu’il lui reste d’électeurs, tout en faisant croire aux associations des
victimes des chauffards de la route qu’il s’occupe d’elles, il imagine un
système couteux qui ne va strictement rien changer, ce n’est plus de la
versatilité, c’est de la trouillardise hypocrite !
Deus ex bagnola !
Décidément ce gouvernement n’a pas de couilles !