John Maus
We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves [Upset the Rhythm]
Juin 2011
John Maus a une très belle tête et traîne avec Ariel Pink depuis son adolescence. Ce mec est un messie parmi les fous. Il n'est ni amateur, ni poseur, et aime causer Beethovenet tonalité lors des interviews. Lorsqu'il évoque l'allégorie de la caverne, c'est pour nous conseiller de s'y aventurer au plus profond. Il ne dit pas « genres musicaux » mais « langages ». Ce qui est beau, chez ce poète moderne exubérant, c'est qu'il vomit sur l'ordre musical établi et lutte pour un art indépendant, un art qui cesserait de se contenter de lui-même pour apporter un message à notre société perdue, comme le punk l'avait fait il y a trente-cinq ans. Sa pop sinistre, bourrée de synthés, fait revivre leseighties d'un ton glacial et imposant ; pour son troisième album, John Maus est toujours aussi bon et toujours plus grandiloquent. We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves, c'est parce qu'il en a marre qu'on ne puisse apparaître aux autres tels que nous sommes ; « Cassons ce régime ! », entonne-t-il. Intelligent dans son acte et déchaîné sur scène, John Maus est un véritable amoureux de la (vraie) musique. Son message semblera flou à ceux qui consomment cette dernière comme un produit de mode, mais voici un artiste qui ne fermera jamais sa gueule, et il vous encourage tous à faire de même.♫♪