"Les souvenirs ne sont pas des comptes rendus exacts, ajoute le chercheur, ce sont des interprétations de la réalité que nous forgeons à partir de données sensorielles (visuelles ou autres), mais aussi de nos connaissances et de nos expériences antérieures.
"De nombreuses zones cérébrales participent à la formation des souvenirs, poursuit Martin Conway. La mémorisation est un processus d'encodage permanent : dés qu'il reçoit une information, le cerveau commence à la réécrire. Malheureusement, la plupart des juges, des avocats et des policiers l'ignorent. Par ailleurs, l'évocation d'un évenement active les mêmes secteurs cérébraux, que l'événement soit réel, déformé ou inventé."
[...] A l'université Washington de Saint-Louis, les travaux de Kathleen McDermott montrent que la remémoration (d'un événement réel) et l'imagination (d'un événement qui n'a pas eu lieu) suscitent une activation cérébrale similaire.
Jusqu'ici les scientifiques croyaient que l'imagination se déployait seulement dans le lobe frontal. Les techniques d'imagerie cérébrale établissent maintenant que le fait de se projeter dans une situation future sollicite à la fois les zones de l'imagination et celles de la mémoire.
[...] Pourquoi réécrivons-nous l'Histoire ? Certains chercheurs avancent que la remémoration des souvenirs estompés nous obligerait à réinventer les détails oubliés pour en proposer un récit continu. Mais, surtout, nos souvenirs ne sont pas fixés dans notre mémoire, ils évoluent de manière subtile, mais constante, en particulier s'ils sont associés à une émotion forte."
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