Le lait, les viandes bovines, porcines, les fruits et légumes, et généralement les productions les plus touchées par les dernières crises agricoles, affichent des écarts considérables entre le prix payé au producteur et celui acquitté par le consommateur.
L'exemple de la longe de porc, cité par Les Echos, illustre bien cette répartition et ces évolutions. En 2000, 45 % du prix final du produit revenait à l'éleveur, qui touche aujourd'hui seulement 36 %. La part de l'industriel, chargé de l'abattage, a également chuté, passant de 11 % à 8,8 %, tandis que le distributeur a augmenté sa marge, passant de 39 % du prix final en 2000 à 55 % aujourd'hui.
Le rapport de deux cent cinquante pages doit aider à clarifier le débat entre les acteurs de la filière agricole. En apportant plus de transparence et d'informations sur le sujet aux parlementaires, il doit leur permettre d'apaiser la méfiance et l'incompréhension qui règnent au sein de ce secteur. Comme le rappelle Philippe Chalmin, "il y a peu de pays où les relations entre fournisseurs et clients sont l'objet de tant de tension, de tant de dissensions sur les prix (...), où l'accumulation des textes soit arrivée à un tel niveau de contrôle administratif et d'infantilisation des parternaires commerciaux".