On savait HBO revenu dans la course à la série de qualité et d’envergure (True Blood, Treme…) après quelques années d’hésitation. La chaîne américaine, ayant sur ses talons de nouvelles venues (AMC…) se devait de réagir et proposer de nouvelles directions. Chose faîte avec Game of Thrones, oeuvre d’heroic fantasy adaptée des livres de George RR Martin, écrivain fameux depuis plus de 40 ans, auteur de science fiction, d’horreur et de fantasy.
Le Trone de Fer conte l’histoire d’un royaume où règnent sept familles, dont trois sont proches du Roi. Trahison et coups bas sont quotidiens, et la Main du Roi, sorte de Premier Ministre, est le poste le plus important (mais pas le plus envié..). Nous arrivons lorsque le nouveau roi Robert Baratheon propose à son ami Eddard Stark la position, afin de sécuriser ses intérêts, peu passionné lui-même par le pouvoir, devant gérer avec la famille des Lannister, qui ont renversés le roi précédent. Stark délaisse alors son royaume, et ses nombreux enfants (dont le bâtard Jon Snow, qui s’enrôle auprès de la garde de nuit, une petite armée gardant un imposant mur), pour se rendre aux affaires de l’état, ce qui n’est pas sans conséquences. Pendant ce temps, Daenerys Targaryen, seule héritière de sa dynastie, se révèle avoir une étrange connection avec l’ancien temps, celui où les dragons étaient encore vivants. Réfugiée auprès d’un peuple de guerriers, les hommes de Khal Drogo, avec son frère, elle tente de constituer une armée pour marcher vers le royaume.
La saison plante le décor, et n’étonnera pas les habitués de la chaîne cryptée. On prend le temps de s’installer, et l’histoire suivra.. en deuxième saison. Game of Thrones a conscience de son potentiel (une quinzaine de romans existe), et ne brusque pas les choses. De même, on prend le parti de nous éviter les scènes épiques, pour se concentrer sur les interactions humaines. La série n’a pas les moyens du Seigneur des Anneaux, mais place son budget dans l’essentiel. Costumes et décors sont soignés, le casting soigneusement élaboré (un grand Sean Bean, héritier de l’Anneau, en Stark). GOT, nouveau raccourci pour la série, place ses pions, faisant lentement monter la pression jusqu’aux derniers épisodes dantesques, et nous annonce une suite qui s’annonce imposante. Et multiple. On en serait presque à la vouloir de suite.