Les Brumes d'Asceltis, T1 : Citadelle Oslanne - Jean-Luc Istin & Nicolas Jarry

Par Belzaran


Titre : Les Brumes d'Asceltis, T1 : Citadelle Oslanne
Scénariste : Nicolas Barry
Dessinateur : Jean-Luc Istin
Parution : Juin 2003


« Les Brumes d’Asceltis » est une série d'héroïc-fantasy dessinée par Jean-Luc Istin et écrite par Nicolas Jarry. Elle met en scène un groupe de quatre personnes très différentes devant accomplir une quête dans un monde médiéval fantastique. Classique me direz-vous… Voyons si cette BD parvint toutefois à sortir du lot.

Il y a 8000 ans s’affrontèrent 5 races pour la gouverne du pays des pierres dressées. Le dieu des gorgones se matérialisa alors en être mortel pour mener ses troupes à la victoire. Les autres dieux décidèrent de nommer quatre champions pour vaincre le dieu félon, ce qu’ils firent avec succès. Alors des druides cachèrent le corps du divin traître. Des millénaires plus tard, le dieu est sur le point de ressusciter. Une sylve, Elya, se voit alors chargée de retrouver le tombeau caché et de tuer le dieu avec ses propres armes… Dans ce premier tome, Elya va rencontrer ses futurs compagnons.

La quête de départ, bien que classique, est tout de suite intéressante. Récupérer les armes d’un dieu pour le terrasser avec semble bien difficile. Tout de suite notre intérêt est suscité. En revanche, ce premier tome ne nous apprend guère plus. L’intrigue est vite mise en place mais le tout traîne un peu et au final, on reste sur sa faim. Aucun doute, ce tome sert d’introduction et à rien d’autre. Cependant, les motivations des différents personnages sont clairement mises en avant. Le groupe se constitue d’Elya, une jolie sylve redoutable, Aka, un oslan barbu maniant le marteau, Tsëh, un templier khâgne à la tête de chèvre et Albian, un petit naadir réduit en esclavage par les Oslans. Au final, les personnages ne devraient pas vraiment s’entendre… Mais les évènements vont les y obliger.

Le personnage le plus développé est sans nul doute Albian. Petit et faible, il est le seul à ne pas être un guerrier redoutable. Il est clairement le véritable héros de l’histoire. Sa rébellion font de lui un être très particulier chez les naadirs, et au final très courageux. Aka, jamais à court de paroles cassantes, s’annonce comme un personnage incontournable dans les dialogues. En effet, les deux autres personnages sont plutôt discret, la sagesse expliquant ceci. Quoiqu’il arrive, les dialogues pourraient se révéler plutôt plaisant, mais il faut bien avouer que le premier tome ne donne pas beaucoup de pages au groupe pour parler.

Au final l’histoire avance peu dans ce premier tome et ne constitue pas vraiment un véritable atout. En réalité, les personnages laissent présager le meilleur pour la suite, notamment dans leurs rapports entre eux. Les personnages n’ont guère bougé de la citadelle oslane non plus. Le voyage n’ayant pas encore commencé, il faudra attendre pour juger réellement le scénario. En revanche, les personnages sont assez développés pour voir venir la suite avec espoir.

Du côté des dessins, j’avoue avoir été conquis dès les premières images. La sylve est d’une grande beauté. Elle a un aspect calme et mystérieux parfaitement retranscrit par les dessins. De même, les Naadirs sont tout de suite sympathiques. Petits et au visage enfantin, ils respirent l’innocence et la gentillesse. Les Oslans, chauves et barbus, sont vraiment antipathiques ! Dommage que ces Oslans se ressemblent un peu tous. Enfin le templier reste tout le temps impassible et il respire la sagesse. Sur ce point là, les dessins sont vraiment réussis et participe fortement à l’immersion. Istin use et abuse des gros plans de ses personnages. Si bien que les décors sont souvent épurés mais ne nuisent nullement au dessin. Les couleurs sont également un point fort de cette BD. Elles sont contrastées et mettent en valeur le trait. Du beau travail.

Au final, ce premier tome des « Brumes d’Asceltis » se contente de poser les bases de l’histoire, à savoir la quête et les personnages. Rien de plus. Cependant, les différents protagonistes laissent présager une suite intéressante, que l’on espère plus développée.

par Belzaran

Note : 14/20