Jimmy et Billy, deux jeunes du même pays, d’un même village, Stanford, un trou perdu du Missouri dans les années soixante dix vont vivre l’espace d’un été une de ces amitiés insolites et fortes capable de changer le cours de leurs vies. Billy a treize ans et Jimmy le double. L’un n’est qu’un écolier qui s’ennuie, victime d’un père alcoolique et violent et d’un oncle raciste et menaçant. L’autre est un géant de retour du Vietnam, treize ans après la fin de la guerre.C’est de ces treize années de silence qu’il va être surtout question dans ce roman. Qu’est devenu Jimmy entre la fin de la guerre et son retour chez lui au bout de treize ans? Pourquoi n’est-il pas revenu voir ses parents décédés entre temps?Les habitants ont profité de son absence pour mettre à sac sa maison. Tout ce qui pouvait être utile a été pillé, jusqu’au très lourd fourneau qui se retrouve maintenant dans la maison du narrateur, ce jeune Billy qui est le premier à rencontrer Jimmy à son retour au village.Tout le monde, sauf lui, est hostile à cette installation. Tous ont quelque chose à se reprocher et se sentent coupables envers le jeune soldat.Peu à peu ces deux solitaires vont apprendre à se parler et à se connaître. Jimmy finira par raconter sa guerre et par confier les raisons de sa longue absence : (Attention, spoiler: ,je n'écris la suite que pour moi , pour m'en souvenir.)la promesse faite entre quatre amis que les survivants iraient d’abord voir les parents des disparus avant de rentrer chez eux.La fin réserve une surprise de taille.J’ai beaucoup aimé ces deux personnages et surtout ce jeune soldat isolé et incompris qui ne perd jamais espoir et qui, parti de rien, a tout appris de ses expériences, s’en est enrichi et cultivé, toujours fidèle à ses amitiés.A cela s’ajoute la présence du Mississipi et de la nature environnante qui parfois se fait plus menaçante que les hommes eux-mêmes. La société américaine d’alors, avec ses révoltes et ses figures charismatiques comme Martin Luther King pèse aussi de tout son poids.C’est un beau livre qui vient de recevoir le Prix des lecteurs du Télégramme( voir Fransoazet
Clara, )Le retour de Jim Lamar de Lionel Salaün (Liana Levi, 2010, 233 p)