Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu // De Woody Allen. Avec Naomi Watts, Antonio Banderas et Josh Brolin.
Je suis assez friand du style très anglais de la plume de Woody Allen et de sa réalisation fluide et intéressante. Ce nouveau film ne déroge pas à la règle, derrière son casting un peu trop vieux
à mon goût (on dépasse la quarantaine bien mure pour la plupart), le tout offre malgré tout une jolie réflexion sur l'absurdité de l'existence, des crises existentielles de l'âge, et avec un
humour assez grinçant dépeint finalement ce à quoi on sera un jour confronter, où bien que l'on vit actuellement. Woody Allen est un cinéaste que j'aime bien pour son côté très populaire. Il
porte un regard souvent vrai et aucunement travesti derrière des artifices. Il fait rire avec ce qui fait partie de la culture actuelle et de l'ère du temps qui passe.
Tout commence une nuit, lorsqu’Alfie se réveille, paniqué à l'idée qu'il ne lui reste plus que quelques précieuses années à vivre. Cédant à l'appel du démon de midi, il met abruptement fin à
quarante années de mariage en abandonnant sa femme Helena. Après une tentative de suicide et une analyse vite arrêtée, celle-ci trouve un réconfort inattendu auprès d'une voyante, Cristal, qui
lui prédit une histoire d'amour avec un "grand inconnu tout de noir vêtu"…
L'histoire offre un cocktail sympathique d'histoires d'amour. La première pour Alfie, joué par l'excellent Anthony Hopkins qui se découvre ici une seconde jeunesse avec Charmaine, sa jeunette à
qui il va offrir le bon Dieu, et tenir au viagra. Toute l'histoire tient bien la route, et le chemin reste jalonné d'imprévu : la tromperie, l'enfant, … Ensuite il y a Roy, écrivain raté qui
n'arrive plus à écrire son dernier roman. Sa relation avec les femmes est assez complexifié avec le temps qui passe et il se pose de plus en plus de questions sur lui et son futur. Sally sous les
traits de la sublime Naomi Watts qui vieilli mais reste vierge de tout sentiment de temps passé m'a vraiment éblouie.
Reste encore Greg joué par un Antonio Banderas essoufflé qui semble en avoir un peu marre (qu'il prenne sa retraite, ça nous fera des vacances). Le crayonnage du film est vraiment pas mal,
derrière ces paysages anglais léché par la caméra du réalisateur et une musique carillonnante dont il semble avoir le secret. En fait, ce film n'est pas un chef d'oeuvre loin de là mais il se
déguste tel un bon vin sur une terrasse en Provence à écouter les cigales chantées. Le tout tient bien la route grâce à un scénario très fluide et plein de petites surprises avec de l'humour
(certes que les quarantenaires apprécieront mieux que moi, jeune de vingt ans) noir et fleuri. Un film surtout estival qui rappelle que j'aime ce cinéma décomplexé.
Note : 6/10. En bref, pas le meilleur Woody Allen, mais certaine une comédie dramatique rafraîchissante avec un temps estival. Une réflexion sur l'âge et ses tracas mais
également sur la vie en général le tout fait avec simplicité comme sait le faire le cinéaste.