Quelques miscellanées, ebibliophilie, le mail que j'aurais préféré ne pas recevoir, des recherches sur les ex-libris, et autres...
Le site ebibliophilie continue sa route, il totalisait 600 inscrits début juin pour 190 000 fiches. Il se tourne maintenant vers la Belgique et l'Autriche, ainsi que les pays anglo-saxons. Les avis des internautes sont partagés sur l'intérêt du site et l'approche qui est prise. Nous en reparlerons prochainement.
Le mail que je n'ai pas aimé recevoir, mais qui fait réfléchir.... Il y a quelques jours, je me suis intéressé à un ouvrage vendu par un libraire français. Le livre étant proposé à 3000 euros, je prie le libraire de m'envoyer quelques photographies, en particulier de la reliure et de quelques unes des très belles planches que l'ouvrage contient. La reliure n'étant pas sans défaut, je prends quelques jours pour réfléchir, laps de temps pendant lequel je reçois un autre email du vendeur. De ces emails qui vous glacent, et qui sera le point de départ d'un court échanges de mails:"Le libraire: - Etes vous toujours intéressé (par l'ouvrage)? car nous avons la possibilité de proposer cet ouvrage par planche à un ressortissant chinois.Le bibliophile: - Bonjour, Merci pour votre email. Je ne suis hélas pas intéressé par l'ouvrage, dont la reliure ne me convient pas. En tant que bibliophile je ne peux que regretter qu'il soit proposé par planches à un acheteur, mais je vous souhaite bonne chance.- Cher Monsieur, Nous vous remercions de vos souhaits et de votre réponse. Nous verrons comment cette opération va se déboucler, nous ne sommes pas des spécialistes de la vente planche par planche. Il n'en reste pas moins qu'il faut bien constater qu'il n'y a plus en France de Bibliophiles pour acheter cet ensemble à un prix modique (81euros la gravure). Nous ne pouvons qu'être heureux de voir qu'il y ait des étrangers cultivés pour dénoter leur intérêt. Que voulez-vous, c'est la longue descente d'un pays qui économiquement rejoint le rang qu'il mérite et non celui qu'il pense être le sien. Tout le reste ne sont que pleurnicheries de façade dans lesquelles on se complait en France.".
Dont acte. Le livre sera probablement vendu par planche, c'est un livre rare (un seul disponible aujourd'hui en vente sur internet), à un étranger. Ce qui me laisse rêveur...
Heureusement, il reste des chercheurs qui s'intéressent au livre et à l'image, ainsi Etienne, lecteur du blog, bibliophile et doctorant à l'université de la Sorbonne, en littérature comparée. Parallèlement à ses sujets de recherche, Etienne s'intéresse aux frontispices et me faisait remarquer récemment qu'ils restent encore un sujet éloigné du champ des études littéraires. Etienne souhaite mener une réflexion, une étude critique sur le "topos" que représente le frontispice (XVI/XVIIIe siècle), et cela d'un point de vue plutôt littéraire, "si tant est que la rhétorique du frontispice puisse s'apparenter à une rhétorique qui (comme il le pressent) n'est pas uniquement visuelle, mais déjà d'ordre textuel.
Sa question est la suivante: connaîtriez-vous des ouvrages traitant déjà de ce sujet ? Des catalogues de frontispices "importants"? Des ouvrages critiques? Tout autre document "bibliophilique" (parfum de mystère, detemporalité longue et d'accumulation patiente qui se dégage de ce terme...) susceptible de l'aider à percevoir l'enjeu de ces travaux? Moi non, et vous?
Enfin, et non des moindres.... A l'heure où il est encore nécessaire de boucler le "tour de table" pour financer le Cazin de Jean-Paul et où chacun s'intéresse sur l'édition d'ouvrages pour bibliophiles, j'avais envie de vous parler du magnifique ouvrage publié par notre ami Nicolas Malais, bon libraire de livres anciens mais aussi éditeur. L'ouvrage, présente deux textes inédits d'Edmond Rostand, proposés tête-bêche dans un fort volume: les Lettres à sa fiancée, ou la correspondance inédite qu'Edmond adressa à Rosemonde Gérard, et une pièce inédite du maître, Le gant rouge, en fait sa toute première pièce, qui était réputée perdue.
"Les biographes se bornaient à en mentionner l’existence, sans jamais avoir pu la lire... Rostand attendait beaucoup de sa pièce : elle fut jouée deux semaines et malmenée par la critique. L’écrivain, profondément blessé, n’écrira plus jamais de théâtre en prose ! Il fait disparaître son oeuvre ; s’oppose à une reprise en 1903. Et fuit à jamais ses premiers rêves de triomphe. Miraculeusement redécouverte par Michel Forrier, la pièce mystérieuse connaît ici sa toute première édition. Proche de la folie contagieuse d’un Feydeau ou d’un Labiche, ce vaudeville allègre, se déroulant au Musée Grévin, témoigne du talent d’un tout jeune homme de vingt ans qui ambitionne de devenir une « des futures gloires de la France »!
Tiré à 1600 exemplaires. Un volume bicolore, de 512 p. + 4 calques. Dirigé par Michel Forrier & Olivier Goetz. Couverture vergé. Présentation tête-bêche. Lettres à sa fiancée, (Rosemonde Gérard), 162 p. Le Gant Rouge, 350 p. Préface d’Olivier Goetz. 28,50 euros. Il existe également un tirage de luxe sur papier vergé aigue-marine, auquel on joint un gant de velours rouge.
J'ai la chance d'avoir reçu l'un des exemplaires du tirage de luxe. C'est une merveille absolue. Et quel texte!
Si vous souhaitez avoir plus d'informations, vous pouvez vous rendre sur le site de Nicolas (www.lebibliophile.com) ou me contacter pour avoir l'adresse email de Nicolas. Absolument indispensable en tout cas pour les amateurs d'Edmond Rostand (dont je suis).
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