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Identité et Culture

Publié le 26 juin 2011 par Helamiled
L’identité s’inscrit dans une interaction entre l’individu (le soi) et le groupe (l’autre), entre les besoins internes et les influences sociales, et entre la singularité et la pluralité. Son intérêt est d’homologuer la perception de soi et de sa permanence à la diversité des situations sociales, c'est-à-dire établir une cohérence entre l’identité personnelle qui « renvoie le plus souvent à la conscience de soi comme individualité singulière, douée d’une certaine constance et d’une certaine unicité »[1] et l’identité sociale qui est « liée à la connaissance de son appartenance à certains groupes sociaux et à la signification émotionnelle et évaluative qui résulte de cette appartenance. »[2] Cette identité sociale constitue un contenant, un support de modèles et d’exemples identificatoires pour l’individu sous forme de catégories de groupes, de rôles sociaux, d’idéologies, etc. Cette manière de catégorisation fait souvent appel à la notion de « culture » dans la mesure où lorsqu’on approfondit l’étude de l’identité, celle-là est présente et apparaît comme une modalité de distinction entre des sociétés différentes. En fait, « il y a un étroit rapport entre culture et identité, et c’est pour cela que si l’on assimile la culture à une question « naturelle », l’identité peut être comprise comme quelque chose de donnée qui reste marquée de façon presque indélébile, et ainsi, l’identité culturelle revient nécessairement à un groupe original d’appartenance de l’individu. Voici pourquoi il est important de chercher les racines, l’authenticité de l’identité culturelle qui apparaît comme essence, comme condition immanente de l’individu. »[3] Cependant, avant d’aborder plus implicitement le concept d’identité culturelle, il nous est primordial de déterminer la disparité terminologique du mot « culture » : au sens propre du terme, la culture se rapporte à l’agriculture et aux soins apportés à la terre et à sa production. Par un glissement de sens, elle s’applique, au figuré et de manière oscillatoire, aux productions de l’esprit (arts, sciences, lettres…) et à ses connaissances et à l’ensemble des aspects interculturels, artistiques, spirituels et comportementaux propres à une civilisation. C’est une production humaine directement dépendante des acteurs sociaux et de leurs interactions. Ceux-ci pour pouvoir construire et élaborer leur identité, nécessitent un corpus d’outils dans lequel ils puisent pour réaliser un tel ouvrage. Dans cette optique, la culture présente un vivier de ressources symboliques inépuisable formé et partagé par des groupes assemblés par un ou des dénominateurs communs. Elle comporte des repères utiles à l’édification de sens attribuables à l’individu et à sa pratique : « la culture oriente l’inscription de l’individu dans le tissu social, les modalités de partage des valeurs qui s’offrent à lui et ses choix d’appartenance. »[4] Ainsi, l’individu se trouve enrichit de plusieurs ensembles de significations qui lui confèrent la singularité de son identité à laquelle s’ajoute les éléments du statut subjectif, les modèles de conduite à adopter, et les attentes sociales spécifiques. Delà naît la notion d’identité culturelle. Celle-ci s’est trouvée présente sur la scène sociale alimentant fréquemment les débats médiatiques : Intrigant les philosophes des Lumières puis les anthropologues du fin XVIIIe et du XIXe siècle, et continuant vers la psychologie et la sociologie contemporaine, elle connaît un foisonnement d’études et d’approches qui se canalisent, majoritairement, vers le nombril du phénomène : l’identité culturelle est partisane pour l’identification des acteurs sociaux. Par ailleurs, depuis plusieurs décennies, l’accélération des échanges humains occasionnent la prolifération de situations culturelles hétérogènes, chose qui a placé, désormais, les questions de « diversité culturelle » et de « dialogue interculturel » au cœur du débat. L’UNESCO a avancé dans ce sens afin d’inciter sur la diversité et d’insister sur son importance que : « La culture prend des formes diverses à travers le temps et l’espace. Cette diversité s’incarne dans l’originalité de la pluralité des identités qui caractérisent les groupes et les sociétés composant l’humanité. Sources d’échanges, d’innovations et de créativité, la diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu’est la biodiversité dans l’ordre du vivant. En ce sens, elle constitue le patrimoine commun de l’humanité et elle doit être reconnue et affirmée au bénéfice des générations présentes et des générations futures. »[5] Cependant, à la fin du XXe siècle, la notion de mondialisation a commencé à prendre de l’ampleur pour devenir une véritable menace pour les cultures minoritaires. En effet, l’accès d’emblé aux multiples réseaux d’information et de communication communs notamment Internet et la télévision satellitaire a conduit à l’accroissance de la prise de conscience de la diversité culturelle et de l’interdépendance, et de l’émergence d’une sorte de « culture commune » prônée par une culture américaine et occidentale par le biais de divers produits culturels (cinéma, télévision…) ou de modes de vie (fast food, gastronomie françaises et italienne…). Pour faire face à une telle situation, la Conférence Générale de l’UNESCO a adopté plusieurs mesures et a joué un rôle-phare dans la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en instaurant en 2003 la Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel considéré comme creuset de la diversité culturelle.[6] Celui-ci est définit par la Convention comme étant : « les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire - ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés - que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel. »[7] En d’autres termes, il ne se limite pas aux sites archéologiques tangibles, mais il embrasse également les traditions et les pratiques entre autre les techniques artisanales lesquels sont mises en péril par la mondialisation et les politiques d’uniformisation. C’est pour cela que la Convention incite à protéger les produits artisanaux nom pas en tant que tels mais en tant que savoir-faire, technicité et gestuel pour perdurer leur production. La Tunisie n’a pas manqué de marquer sa tenue en compte du texte de cette Convention. En effet, maintes mesures[8] ont été entreprises se focalisant entre autre autour de : -   La mise à niveau des ressources humaines, -   L’insertion des diplômés de l’enseignement supérieur, -   Le développement de l’investissement et de l’exportation, -   Prorogation d'une année supplémentaire du délai d'adhésion des artisans au nouveau régime de sécurité sociale, -   Octroi de bourses aux plus méritants parmi les diplômés du supérieur, spécialité artisanat, afin de leur permettre de poursuivre leurs études à l'étranger, -   La création de groupements pour l’approvisionnement et la commercialisation, -   La création d’un musée national et de musées régionaux de l’artisanat, -   L’élaboration d’un plan national de développement de l’artisanat axé sur l’encadrement et le renforcement de la compétitivité, -   Créer des espaces aménagés dans les zones touristiques, pour abriter des villages de l'artisanat et faire bénéficier ces établissements des mêmes avantages accordés aux unités hôtelières établies dans ces zones, -   Elaborer un programme de promotion de l'emballage des produits de l'artisanat dans le but de valoriser davantage ces produits et de faciliter leur écoulement sur les marchés extérieurs, -   Identifier, chaque année, deux produits au moins et les intégrer dans le programme "Un village, un produit", en mettant l'accent sur les produits à haute valeur ajoutée qui offrent d'importantes opportunités d'exportation, etc. L’intérêt actuel porté au secteur s’est amplifié pour couvrir tous les niveaux. L’adoption d’une nouvelle stratégie de développement mobilisant l’ensemble des atouts et des potentialités du pays vise la réhabilitation du patrimoine et la préservation de l’identité culturelle constituant ainsi une réponse intelligente à la mondialisation et à la standardisation. [1]E. Marc, Psychologie de l’identité : Soi et le Groupe, Dunod, Paris : 2005, p. 122 [2] S. Moscovici, Introduction à la Psychologie Sociale, 2 vol. Larousse, Paris : 1972, p. 292. In : Idem [3] F.-M. Luque, Entre l’Identité et l’Identification : un Problème Complexe de la Recherche Sociologique dans le Domaine de l’Interculturalité. In : Sociétés n° 76 – 2002/2, p.62 [4] G. Vinsonneau, Le Développement des Notions de Culture et d’Identité : un Itinéraire Ambigu, Carrefours de l’éducation, 2002/2, n° 14, p. 16. [5] Déclaration universelle de l’UNESCO sur la Diversité Culturelle, 2001, Article 1. [6] http://unesdoc.unesco.org/images/0013/001325/132540f.pdf [7] Convention pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel, paris, le 17 octobre 2003, Article 2 [8] www.commerce.gov.tn

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