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Creil : l'hôpital public fait de la résistance

Publié le 26 juin 2011 par Jplegrand

Le pouvoir veut adapter les hôpitaux publics à la loi du marché

Jeudi soir, le conseil de surveillance de l’hôpital de Creil a voté à 11 voix contre 3 le refus du projet de fusion entre les hôpitaux de Creil et Senlis. Lors de ce vote, le directeur de l’Agence Régionale de Santé a été accueilli à l’hôpital par  des manifestants à l'appel du comité de défense de l’hôpital public. Cet avis du conseil de surveillance n’est que consultatif. La décision finale concernant la fusion des hôpitaux revient à l’Agence Régionale de Santé.

Nous avons ainsi la démonstration que la démocratie est totalement bafouée : on fait voter les gens pour pure forme puisqu'en définitive leur vote ne compte pas ! C'est cela la démocratie dans notre pays !

Il est nécessaire que la population se mobilise, encore faut-il qu'elle soit éclairée sur les véritables enjeux. Car ce qui se trame avec la volonté de fusionner les hôpitaux est une politique de réduction drastique des services publics et de rentabilisation des actes médicaux transformant la santé en marchandise.

Il faut donc tenter de comprendre pourquoi une telle politique est mise en oeuvre. Car demain elle pourrait aussi être appliquée par un pouvoir dit "de gauche" qui expliquerait que face aux contraintes de la mondialisation on ne pourrait pas faire autrement. En effet la même politique est menée en Europe par des gouvernements de droite comme de "gauche".

Le gouvernement ne s'en cache pas, il veut rentabiliser tout ce qui peut l'être. Faire de l'argent avec ce qui initialement n'a jamais été conçu pour devenir des machines à produire du profit, tel est le pari de tous ceux qui comme Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et autre dirigeant libéral vont vers une fuite en avant dans le cadre de la crise générale du capitalisme. Ils sont logiques avec leur logique : si l'on veut tenter de sauver le capitalisme, c'est à dire la rentabilité du capital accumulé, il est nécessaire de transformer tout en marchandises : l'école, la santé, le traitement et la distribution de l'eau, la production et la vente d'électricité, les transports collectifs, les communes et les collectivités, etc...

Or le constat est simple depuis qu'à l'échelle mondiale les puissants se sont lancés dans cette course accélérée de l'accumulation et la recherche à tout prix du capital pour rémunérer le grand capitalisme, la crise s'approfondit, la destruction des services publics devient la règle.

La tendance lourde de cette politique n'est pas prête de s'arrêter si les peuples ne s'organisent pas, non pour placer à la tête des Etats d'autres gestionnaires qui seraient "à gauche", on voit en Grèce, en Espagne ou au Portugal ce que cela donne, mais pour engager une véritable transformation systémique, une avancée vers une nouvelle civilisation fondée sur des démocraties locales, nationales et continentales vivantes, des démocraties passant du formalisme et du déclaratif au mode réel avec des institutions nouvelles crées par les peuples.

Le système politique français n'est pas prêt à cette transformation, il n'en veut pas car elle remettrait tout en question, en particulier la domination de quelques grands partis sur la société  liés aux dirigeants des multinationales et aux puissants de la grande finance. Mais qu'il soit prêt ou non, la société ne lui demandera pas son avis lorsque des millions de citoyens décideront qu'il en soit autrement.

Des forces telluriques se péparent qui vont s'affronter à l'échelle planétaire. L'enjeu est de passer d'une démocratie inscrite dans les textes à une démocratie universelle réelle dans tous les domaines, sociaux, économiques, politiques. Tous les pouvoirs dans le monde le savent, ils sont sur une poudrière. Les choses viendront en leur temps, il faut s'y préparer.


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