Auteur : Salwa Al Neimi
Edition : Robert Laffont Avril 2008 (178 pages)
Quatrième de couverture : « Une intellectuelle syrienne se passionne en secret, du moins le croit-elle, pour l’étude des traités érotiques arabes anciens. Jusqu’au jour où elle est très officiellement invitée à participer à un colloque sur le sujet. C’est l’occasion pour elle d’évoquer sa vie passée, sa liberté, ses plaisirs et ses désirs, en une rêverie superbe où s’entremêlent les souvenirs nostalgiques d’un amant mystérieux et les citations des chefs-d’œuvre de littérature érotique arabe. C’est aussi l’occasion pour elle de s’amuser, au fil des histoires qu’elle a recueillies et glissées dans son récit à la manière des Milles et une nuits, de la place qu’accordent au sexe les sociétés arabes actuelles »
Depuis le 11 septembre, quand on pense aux musulmans, on pense à des gens barbus(ou voilées), austères et restrictifs. On oublie vite que les musulmans sont souvent arabes, et que ces derniers sont d’irréductibles romantiques, au sang chaud bouillant adorant « après Dieu », la chaire et la volupté.
Ce livre est en partie une piqûre de rappel, par rapport à ce caractère des arabes, qu’eux même oublient parfois. La littérature arabe est riche de sexe. La littérature arabe ancienne surtout. L’histoire de la religion ne regorge-t-elle pas d’anecdotes bien chaudes ? Me vient à l’esprit le livre de Malek Chebel, Le Kama Sutra Arabe (aux éditions Fayard), qui en relate plein, tout plein, ainsi qu’un documentaire que j’ai regardé sur Arte, réalisé entre autre par ce même Malek Chebel, et où l’on nous parle d’un prophète romantique et « performant » !
Un adage qu’on répète très souvent chez les musulmans, dit qu’il n’y a pas de tabous dans la religion. Ainsi aussi barbus qu’ils puissent être, même les islamistes parle de sexe, mais il va de soi, que leurs vies sexuelles est « officielle », dans le cadre du mariage. Cependant, et la narratrice le souligne, ces islamistes, comme la majorité des arabes, ont du mal à user de vocabulaire sexuel, se limitant à des insinuations, à des paroles indirectes.
Pour revenir à ce merveilleux roman, je dirai que j’ai passé un délicieux moment. Sa lecture ne vous laissera pas impassibles, je vous le garantis. Je serai curieux de le lire en arabe, car comme dit plus haut, le vocabulaire sexuel arabe est considéré comme cru et obscène, d’ailleurs, les arabes n’ont aucune gêne, ou alors moins de gêne en parlant sexe en français ou en anglais.
Ce livre, beau et poétique, vous réconciliera avec les arabes, qui aussi obtus et coincés puissent-t-ils être (ou paraître), font le sexe, parlent sexe et aiment ça.
Poétesse syrienne, Salwa Al Neimi vit à Paris depuis de nombreuses années. Après des études de littérature arabe et de théâtre, elle a travaillé comme journaliste culturelle. Un choix de ses poèmes, traduits par elle-même, a paru en français sous le titre Mes ancêtres les assassins (Paris-Méditerranée, 2003). Elle a aussi écrit un recueil de nouvelles, Le Livre des secrets, et un recueil d’entretiens littéraires intitulé J’ai participé à la supercherie.
Cette lecture rentre dans le cadre du challenge Tour du monde, initié par Livresque
Pays N°23 La Syrie
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