« Tu sais qu'on ne peut pas être vraiment heureux, si on n'est pas aussi malheureux parfois ? »
Lauren Oliver propose une nouvelle dystopie, un 1984 pour ados. Si la dernière en date ne m'avait pas convaincue, Delirium réussit à soulever de nombreuses questions de fonds
Je craignais un peu que la thématique – une société où l'amour est annihilé car ce sentiment n'engendre que souffrance – produise une lecture réductrice et futile. Non seulement, l'auteure est parvenue à éviter cet écueil mais elle emmène également le lecteur en dehors de sa zone de confort.
De nombreux rebondissements en font même une lecture haletante, je me suis mise à espérer un monde meilleur pour les attachants protagonistes. Finalement, les bons sentiments ne sont pas légion dans Delirium.
Le vrai courage est celui d'aimer car en lâchant prise, on prend le risque de tout perdre, jusqu'à soi-même. Lauren Olivier a même osé une fin qui pourrait donner raison à cette société aussi glaçante que détestable.
Hachette, 456 pages, 2011
Extrait...
« L'un des aspects les plus étranges de la vie est qu'elle continue à tracer sa route, sans se soucier de ce qui peut vous arriver, sans se soucier que votre monde à vous – votre petite sphère taillée dans la grande – subisse des transformations, des déformations, voire qu'il soit en train d'exploser. Un jour, vous avez des parents, et le lendemain, vous êtes orphelin. Un jour vous avez des repères, un voie. Le lendemain, vous êtes perdu.