Le 1er Plan Greffe lancé en 2000, avec ses 25 mesures avait permis une augmentation de près de 50 % jusqu'en 2008, de l'activité de greffe en France. En 2008, face à l'absence de réelle progresion, Roselyne Bachelot, avait demandé à l'Agence de la biomédecine de mener une réflexion collective pour donner un nouvel élan à la greffe. Car le nombre de malades ayant besoin d'une greffe progresse pour atteindre en 2010 une liste d'attente de 15.600 receveurs, soit + 8,5 % vs 2009. Cependant moins de 5.000 greffes sont réalisées chaque année, ainsi, seul un receveur en attente sur 3 pourra bénéficier d'une greffe.
Nora Berra, dans le service de Transplantation Adulte de l'hôpital Necker -où est née la transplantation rénale en 1952- a fait part, le 22 juin, de l'objectif de ce second Plan, réduire le taux d'opposition aux greffes post-mortem de 30 à 15%.
L'information aux donneurs, aux receveurs et aux professionnels: Reprenant pour partie des recommandations du récent Avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), comme une information plus large et mieux suivie sur la question du consentement, une meilleure information également des équipes hospitalières sur les circonstances autorisant le prélèvement d'organes, une organisation et une coordination des équipes hospitalières d'accueil des donneurs et des receveurs et de transfert des greffons. Les indicateurs relatifs aux résultats des établissements seront publiés sur le site du ministère. Enfin, les associations de patients prendront toute leur place dans ce second Plan en étant associées davantage à la gouvernance de l'Agence de biomédecine.
La greffe rénale représente 60 % des greffes soit près de 3.000 greffes par an. La recherche sur la greffe sera relancée par des appels d'offres, un budget de 8 millions d'euros sera consacrée au financement d'une étude cohorte de 12 ans, mené sur 3600 patients insuffisants rénaux. La France compte en effet 70.000 patients insuffisants rénaux chroniques et une étude de l'InVS oubliée en mars 2010 confirme que le recours à la greffe, en cas d'insuffisance rénale est encore trop limité et les différences de qualité de vie entre dialysés et greffés et mettent en avant le bénéfice de la greffe rénale.
La 11ème Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe du 22 juin avait rappellé que le don d'organes permet de sauver des vies. En France, signifier son choix sur le don d'organes est primordial, la loi considérant que tout le monde est donneur. Cependant chacun reste libre de refuser ou non le don d'organes après le décès, à des fins de greffes. La Loi de bioéthique, a souligné la Secrétaire d'Etat, permettra d'étendre ce type de greffe, au-delà de la seule parentèle proche, aux personnes ayant un lien affectif, étroit et stable d'une durée d'au moins 2 ans avec le receveur.
Source: Agence de la Biomédecine Résultats préliminaires de l'activité de prélèvement et de greffe d'organes en 2010, Discours de Nora Berra
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