PARIS (AFP) - Les programmes des télévisions et radios publiques étaient fortement perturbés mercredi par une grève d'ampleur dans le secteur, sans précédent depuis 1974, pour demander la "pérennité" du service public après l'annonce de la suppression de la publicité.
L'audiovisuel public fortement perturbé par une grève sans précédent
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Par Par Juliette COLLEN AFP - il y a 1 heure 12 minutes
La manifestation nationale à Paris a rassemblé "près de 4.000 salariés", selon les organisateurs, 2.000 de source policière. Dans le cortège ont défilé des salariés de France Télévisions, Radio France, TV5Monde et RFI, peu habitués à manifester, aux cris de "ni pub, ni soumises".
A France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO), la grève a été "massivement suivie", avec des pourcentages de grévistes inédits allant jusqu'à 60% à France 3 et 69% au service des sports de France 2, a indiqué la direction.
Le directeur des sports de France Télévisions, Daniel Bilalian, a cessé le travail pour la première fois depuis 1974.
Le mouvement était aussi suivi dans "toutes les structures du groupe" (c'est-à-dire la holding et les différentes chaînes, ndlr), a ajouté la direction du groupe, qui compte 11.000 salariés.
Les émissions en direct, à savoir Télématin et le journal télévisé de 13h00 ont été annulés sur France 2, remplacés par d'autres programmes. France 3 n'a pu assurer normalement ses éditions d'information (12-13 et 19-20). En revanche les Victoires de la musique classique, en direct de Toulouse à 20h50, devraient être maintenues.
A Radio France, environ 18% des quelque 3.000 salariés ont arrêté le travail le matin, et 24,85% l'après-midi.
Il n'y a pas eu d'antenne de la journée sur France Inter. France Musique et France Culture ont pu assurer leurs éditions matinales mais rien par la suite, et Fip a prévu des perturbations entre 16h00 et 19h30.
France Info n'a diffusé que quelques journaux toutes les demi-heures, et le réseau local de France Bleu (41 stations) a aussi été affecté.
A TV5 Monde, le taux de grévistes était de 70%. Aucun journal, aucun flash n'ont été diffusés, en raison d'une grève lancée dans le cadre de la réforme de l'audiovisuel extérieur public. Radio France Internationale (RFI) était également perturbée.
Cet appel à la grève de 24 heures, de la part de plusieurs intersyndicales, est un mouvement sans précédent dans l'audiovisuel public depuis l'éclatement de l'ORTF en 1974. Il vise à demander des garanties de financement du secteur, après l'annonce par Nicolas Sarkozy de la suppression de la publicité.
Le manque à gagner est évalué par France Télévisions à 1,2 milliard d'euros. A Radio France, les recettes publicitaires représentent 8% du budget.
La ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel a réaffirmé que le déficit serait compensé "euro par euro" et que les périmètres des différentes chaînes de France Télévisions seraient maintenus.
Mais aucune alternative précise et chiffrée n'a encore été arrêtée.
Mme Albanel devait recevoir les syndicats ce mercredi mais ceux-ci ont refusé, demandant à être reçus par le président Sarkozy, "vu l'ampleur de la mobilisation".
M. Sarkozy, qui avait annoncé la fin de la publicité à la surprise générale le 8 janvier, doit se prononcer prochainement sur les modes de financement alternatifs.
Le PS a apporté son soutien à la grève et demandé au gouvernement de "renoncer" au projet. La vice-présidente du Front national, Marine Le Pen, a qualifié la mesure de "cadeau à TF1".