J'ai cru que demain serait aujourd'hui
J'ai cru que demain serait aujourd'hui
Mais je redouble alors tant pis.
Je regarde dans le champ les épilogues ployer
Sous le vent contaminé d'une fin programmée.
Je joue un clair de lune sur la partition d'un ciel étoilé.
J'étends des couleurs sur un horizon exténué.
J'improvise un regard ombragé d'un battement de cil
Et cristallise un sourire dans un visage viril.
Je dégouline de tendresse comme une crème glacée,
Bronzant sous un assourdissant orage d'été.
Pour laisser courir mes larmes,j'imperméabilise mes joues,
Et creuse ma fossette pour recueillir leur boue.
Je cabosse à grand coup de crosse
Cette citrouille qui se prend pour un carrosse.
Je mâchouille un embrun de paille,
Je griffonne une carte portail
Pour te la claquer au nez.
Au fer rouge , je repasse mon passé,
Au risque d'une nouvelle fois te froisser.
Je m'oppose en unique victime
Face à la pauvreté de mes rimes.
Je bidulise de baroques truqueries
Dans des machins choses sans poésie.
J'appose mon sceau dans l'état de sable,
En défiant d'un regard chacun de mes semblables.
Pour noyer le poisson,je grignote le fond de l'arche.
Je scandalise les miroirs en prenant le tain en marche
Pour me montrer là où tu te caches.
J'épingle mes ports d'attache,
Je pique des sioux à un apache,
Je met du poivre sous mes aisselles
Pour attirer les passereaux posés sur la passerelle.
J'ai cru que demain serait aujourd'hui
Et que le jour remplacerait la nuit