Encore une note alcoolisée

Publié le 25 juin 2011 par Francisbf

L'alcool est décidément une substance dotée des propriétés les plus surprenantes, au nombre desquelles la moindre n'est certainement pas de me forcer à écrire une note de blog, quand ma vie a le relief et la saveur d'une limande sans assaisonnement et que je devrais plutôt me préoccuper de passer sous la douche rincer les restes de sueur d'une journée harassante. Comme d'habitude, quoi. Sauf que là, j'ai bu, donc je peux écrire, apparemment, du moins quatre lignes, mais je vais essayer de faire honneur au rhum, et d'en écrire plus, parce que bon, quand même.

J'ai bu, donc, et sans doute, si vous suivez ce blog, vous vous direz, mince, comment donc que ça se fait, lui qui ne picole jamais seul, et qui ne voit personne ?

Hé bien, c'est facile, aujourd'hui, j'ai été forcé de voir des gens, parce que je suis allé fêter les 50 ans de l'association des oeuvres sociales de l'IRD, youkaïdi, youkaïda et toutes ces sortes de choses.

Et comme j'ai tendance à facilement jouer les bonnes poires (par exemple, je passe des heures entières à corriger l'infâme torchon mal torché qui servait de lettre de motivation à ma jeune soeurette, au lieu de travailler sérieusement), je me suis proposé, avec tout le bon coeur dont je suis capable pour me faire bien voir, pour aider à tenir un des bars lors de la fête. Et donc à manutentionner des stères de boutanches de Fanta cocktail et de Gazelle ananas, et à annoncer à des enfants désespérés que non, ils sont arrivés trop tard, il n'y a plus de Fanta cocktail ni de Gazelle ananas.

La détresse des enfants devant la pénurie de boissons infâmes étant une chose excessivement difficile à supporter, j'ai dû, pour faire face, réclamer au bar d'à côté, celui pourvu généreusement en décolletés et en picole de bon chrétien, force rhum-oranges et ti'punch améliorés (sans citron, mais avec du Sprite frais), et du coup, me vlà beau, à rentrer à pied en cherchant de bons mots à sortir aux agresseurs qui n'auraient pas dû manquer de me tomber dessus, vu que quand même, ça grouille de noirs et donc de détrousseurs potentiels de veuves et d'orphelins, et je peux être considéré comme orphelin, il me semble, depuis que mes chers parents sont retournés à leurs pénates respectives, les salauds.

Autant vous le dire, c'était peine perdue, personne ne m'a permis de sortir « mais couillon de la lune, tu crois pas que si j'avais le moindre sou, j'aurais pris un taxi, hé patate ? ».

Je suis déception. Mais j'ai l'habitude, ne vous en faites pas pour moi, je m'en remettrai. Si c'est pas malheureux, hein. Je n'ai décidément aucune raison valable de poster cette note, c'en est honteux, mais je vais quand même le faire, parce qu'après une demi-douzaine de rhums, ma capacité à ressentir la moindre honte est bien inférieure à mes capacités d'élocution rédactionnelle et pédantesque, comme vous pouvez le constater, mais sans doute le lendemain de mon postage, vu que chez vous il est sans doute deux heures plus tard que chez moi.

Enfin.

Quoi qu'il en soit, je vous remercie de me souhaiter une bonne nuit, et j'espère que la vôtre fut bonne. Youpi.