Le Groupe Bernard Hayot est bien placé pour reprendre les actifs du Groupe Caillé à Mayotte. Mais d'autres s'y intéressent également.
Pour répondre à la pression de ses financiers, l'homme d'affaires réunionnais François Caillé va vendre ses activités automobiles à Madagascar (sans doute à la CFAO) et à Mayotte, où sa société SMCI, qui représente PSA Peugeot Citroën et BMW devrait échoir au Groupe Bernard Hayot (GBH). Toutefois, la femme d'affaires Ida Nel aurait également fait une proposition de rachat de la SMCI à François Caillé. Celle-ci a néanmoins peu de chance de déboucher, car les propres affaires d'Ida Nel sont déjà fragilisées par son manque de disponibilité depuis qu'elle préside la Chambre de commerce et d'industrie de Mayotte.
Akbaraly Aziz Sam du groupe Maharajah a une branche automobile à Mayotte (Isuzu) qu'il voudrait développer en étoffant son portefeuille de marques. De plus, ses intérêts dans le négoce et la distribution alimentaire lui font craindre l'arrivée de GBH, qui est un géant de la distribution alimentaire dans l'outre-mer français. A.A. Sam pourrait donc vouloir reprendre Caillé/SMCI juste pour retarder l'arrivée de GBH à Mayotte. Mais dans ce cas, les marques Peugeot-Citroën et BMW seraient sans doute réticentes à être représentées par le groupe Maharajah. Elles lui préféreront toujours un concessionnaire de plus haut standing comme GBH, même si cela ne les comblera pas d'aise. Raison : GBH est le concessionnaire à La Réunion des marques concurrentes : Renault, Mercedes, Audi/VW.
Au final, ce dilemme devrait quand même tourner à l'avantage de GBH qui dispose à Mayotte de l'appui de responsables politiques et des pouvoirs publics, lesquels sont soucieux de voir arriver un vrai professionnel aux commandes de SMCI, qui est dans l'île le premier fournisseur de véhicules de l'Etat, du département et des collectivités locales. Les pouvoirs publics de Mayotte espèrent aussi voir GBH investir à terme dans la distribution alimentaire, où le groupe Sodifram de Mme Ersi Volonaki et Gérhard Rudolff, est en position de quasi monopole avec plus de 60% de parts de marché.
François GILLET, copié collé de La Lettre de l'océan Indien