Affaire Luc Ferry : l’omerta française et marocaine ?

Publié le 24 juin 2011 par Copeau @Contrepoints

De nouvelles affaires de pédophilie au Maroc?

L’affaire Luc Ferry n’en finit plus de rebondir. Depuis notre dernier point sur ce sujet, Le Parisien a publié de nouvelles révélations :

« À la suite de ces déclarations et de l’audition de l’ancien ministre de l’Éducation Nationale par les policiers, le 3 juin, différentes personnes ont décidé de témoigner spontanément, confie une source proche de l’affaire. Plusieurs ont notamment relaté s’être retrouvés bloquées, pendant plusieurs heures, dans leur hôtel par la police marocaine au cours de leur séjour à Marrakech. Elles ont ensuite été informées qu’elles avaient été retenues après la découverte de faits criminels commis sur des mineurs dans leur hôtel. »

Ainsi, le Parisien révèle que la Brigade de Protection des Mineurs a resserré ses investigations sur une période de temps bien précise, 2001 à 2004, et des hôtels bien identifiés par les témoins spontanés, ce qui permet donc une investigation sur des listes de clients. Luc Ferry, de son côté, aurait parlé de faits « antérieurs à 2002», mais l’enquête ne fait semble-t-il que commencer, et manifestement sur de nouvelles affaires de pédophilie.

L’omerta sur ces affaires

Le retentissement de l’affaire Ferry et probablement les actions des associations marocaines de protection des mineurs ont imposé aux autorités judiciaires de ce pays d’ouvrir une enquête. Mais l’hebdomadaire marocain Maroc Hebdo rapporte le cas de différentes affaires, impliquant des touristes français, belges, où seules quelques personnes ont été inquiétées par les autorités et condamnées, pendant que de très nombreuses autres seraient en fuite. Bien que depuis 2001, 40 touristes ont été condamnés pour des faits délictueux ou criminels de type sexuel, l’omerta de la part des autorités marocaines sur ces sujets laisse planer le doute sur les protections dont bénéficient, d’une façon générale, les adeptes du tourisme sexuel au Maroc, qualifiés par Najat Anwar, présidente de l’association Touche pas à mon enfant, VIP pour Very Important Pédophile.

Les nouvelles révélations du Parisien, sur d’autres affaires de pédophilie, donnent corps à ces doutes d’omerta, si ce n’est les confirment. Dans un dossier consacré au sujet de la pédophilie au Maroc, l’hebdomadaire marocain Actuel (voir numéro du 11 juin 2011, disponible en ligne) détaille précisément un des mécanismes empêchant les affaires de sortir :

« Tomber sur une histoire de sexe et plus précisément de pédophilie chez la haute, c’est ce qui peux arriver de pire à un policier. Au mieux, on avise la hiérarchie et on se fait sermonner pour relâcher les personnes avant leur mise en examen, et au pire on se retrouve affecté dans un patelin perdu par mutation disciplinaire », explique un ancien flic de [Marrakech] qui en a fait les frais.

Actuel revient également sur de nombreuses autres affaires. La presse française devrait s’emparer de ce sujet, puisqu’ils impliquent des Français, et où manifestement des interventions directes et haut placées venues de France auraient permis de sauver la mise de quelques-uns.

Pour aller plus loin : dossier de l’hebdomadaire actuel Pédophilie Tolérance Zéro!.