Une artiste injustement méconnue : Emma Gardel Leiser

Par Bernard Vassor

Par Bernard Vassor

 C'est la seule photographie connue de cette artiste devant un chevalet.

Emma Leiser*vit le jour à Saverne, dans le Bas-Rhin en 1866, le 23 janvier 1866, et ferma les yeux à Garches le 11 novembre 1864 dans la maison qui avait été construite par son mari en 1920 et qui lui servait de résidence secondaire. 

Emma recevait pendant les vacances scolaires chaque jeudi, les artistes, peintres musiciens, sculpteurs dans l'atelier aménagé à son intention.

A partir de 1934, elle eut à Garches pour voisin Kees van Dongen qui s'était installé rue de Courcelles dans un atelier immense où il reçut des commandes de l'Aga Khan, d'Arletty, et de Sacha Guitry.

 

Garches sous la neige, 1939, reproduction interdite.

Cette toile reçut la médaille d'argent lors une exposition des Artistes indépendants.

Avec l'aimable autorisation de son petit-fils Jacques Larochas.

http://www.antiquaires-drouot.com/

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Professeur de peinture et dessin dans des lycées français pendant 41 ans (palmes académiques) dans différentes villes, Rennes, Guéret, Nantes, Paris, Rouen. Elle rencontra celui qui allait devenir son mari, Albert Gardel à Bordeaux et l'épousa à Rouen le 7 juin 1900.

Celui-ci était directeur de l'établissement pénitenciare connu sous le nom de "prison Bonne-Nouvelle", modèle d'architecture panoptique de forme hexagonale, imaginée par un philisophe anglais Jéremy Bentham, dont les bâtiments d'incarcération inscrits dans un hexagone, étaient construits autour d'une tour centrale, destinée à une surveillance panoramique.

Albert Gardel dirigea ensuite la prison de la "Petite Roquette", à ne pas confondre avant "La Grande Roquette" lui faisant face, qui fut démolie en 1899 sur ordre de Félix Faure en raison de sa grande vétusté. Nous savons qu'Emma Gardel Leiser y avait avec son mari, un logement de fonction, et qu'elle assistait  aux éxecutions capitales

Elle étaitArtiste peintre depuis son adolescence (on connaît d'elle des pastels des anées 1880) A partir de 1920, jusque dans les années 1950, elle présenta ses oeuvres au Salon des Artistes Français. Elève de l'Académie Julian rue Vivienne, elle eut comme maître Jules Adler et Berges, selon le Bénézit. Au 51 rue Vivienne, le premier étage était réservé aux femmes et dirigé par Louise-Catherine Breslau, puis, par celle qui devint la femme de Rodolphe Julian : Amélie Beaury-Saurel, artiste peintre elle aussi. C'était le seul endroit où la gent féminine popuvait bénéficier d'un enseignement comparable à celui des Beaux-Arts. Les écoles officielles de l'Académie leur étant interdites. Mais, le tarif des femmes, chez Julian étant le double de celui des hommes (qui avaient leurs ateliers d'étude au rez-de-chaussée). Un de ses professeurs, Jules Adler, avait été surnommé "le peintre des humbles".

*Son arbre généalogique remonte jusqu'en 1550 à Neuvillers (Neuvillers-la-Roche depuis 1961)  ancienne seigneurie du Ban (comté) de la Roche par un nommé Schalles, garde des forêts.

Je serai très heureux de recevoir toutes nouvelles informations concernant cette artiste.

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Je dois remercier Mathilde Huet pour son aide et ses corrections judicieuses.

L'Association "Autour du Père Tanguy" a pour fonction essentiellement de faire connaître les artistes et écrivains du XIXe siècle.