Ce moment de l’année est dédié à Bradley Cooper, acteur sympathique devenu sex symbol en puissance pour les ladies, qu’on avait (modestement) remarqué dans Alias en pote neuneu (mais sympa – là aussi). Devenu depuis le frimeur le plus sympa du grand écran (The A Team, The Hangover…), il revient au thriller citadin (après un Midnight Meat Train plus flippant) pour une épopée de super pouvoir, de petites pilules et de morale douteuse.
Ecrivain sans inspiration (on nous précise qu’il a trouvé un éditeur, quand même), Eddie n’est pas au mieux. Sa femme le quitte, ses idées n’existent plus.. Jusqu’au jour où une ancienne connaissance, par hasard, lui offre la pilule miracle. Gober là, et hop : super cerveau! Eddie, complètement idiot de prime abord, acquiert de manière limitée de super capacité pour apprendre, comprendre, analyser et enregistrer les informations. De quoi être utile pour remonter la pente, voir attaquer le monde de la finance en jeune requin aux dents longues. Accessoirement, c’est aussi le moment où il passe chez le coiffeur et s’achète un costume. Ce qui n’a aucun rapport. Mais pourquoi pas.
Limitless tisse ensuite plusieurs intrigues secondaires au dopage d’Eddie et ses effets secondaires (effets de manque, obsession, connard attitude…). Outre un petit dealer à qui Eddie a fait goûter la vérité, et les réels propriétaires des pilules cherchant à récupérer leur stock, voilà l’écrivain au milieu des loups. Pas totalement inintéressant, le film se contente du minimum, certes servi sur un plateau par un Bradley Cooper tout en charisme, sauvant la réalisation peu inspirée (répétition d’effets visuels – dommage, il y a des choses à creuser), et un lot de seconds rôles totalement inexistants (dont un Robert de Niro ayant perdu toute velléité artistique, semble t-il…). Limitless, film limité?
Pas totalement, le film ne faisant qu’offrir ce qui était promis : Bradley Cooper et ses super neurones en vacances à New York (le rôle devait être tenu à l’origine par Shia LaBeouf, c’est dire). Reste à voir si cette idée, pourtant digne d’une nouvelle fantastique (d’Alan Glynn), passait mieux sur papier. La morale finale du film, assez puante en soi, voit SPOILER ALERTE ! notre Eddie totalement de ses pouvoirs, hérités donc d’une petite pilule, s’amuser comme un petit fou en cherchant à améliorer son produit. Une apologie assez étrange, lui proposant donc une réalité améliorée par la prise quotidienne dudit produit. Pas faux (on ouvre la porte à un 2e volet éventuel), mais assez illogique quand on voit le chemin parcouru. A moins que le personnage principal ne soit devenu lui même ce qu’il n’était pas, un homme politique arriviste et sans pitié, loin de l’écrivain tourmenté et auteur de ses lignes… Voilà, Limitless est en réalité une belle idée de notre époque. Prenez en de la graine. Ou des pilules. Avé.