genre: drame, inclassable (intrdit aux - 12 ans)
année: 2010
durée: 1h45
l'histoire: Pendant que la guerre civile espagnole fait rage, un cirque ambulant tente de survivre. Pendant cette période tragique, deux clowns vont s'affronter jusqu'à la mort pour l'amour d'une belle acrobate.
la critique d'Alice In Oliver:
L'Espagne est loin d'avoir fait le deuil de ses cicatrices du passé. La Guerre Civile reste toujours dans les esprits, responsable entre autre de la régionalisation et certaines rancoeurs entre les habitants du pays.
Voilà ce que semble nous dire Alex de la Igelsia, avec Balada Triste, réalisé en 2010, aboutissement de la colère du cinéaste, qui signe son oeuvre la plus personnelle.
Pour traduire cette colère, Alex de la Iglesia ouvre son film par une séquence de massacre qui va largement marquer son protagoniste principal,Javier, un clown triste. La suite ? Le cinéaste filme un pays à la dérive et multiplie les séquences surréalistes et fantaisistes, sur fond de décors limite apocalyptiques.
C'est donc un pays en proie au chaos qui est brossé par la caméra d'Alex de la Iglesia.
Il n'est pas question ici de faire preuve de retenue. Pour cela, le réalisateur se base sur une histoire en apparence simpliste (seulement en apparence).
Javier est un artiste du cirque et un clown triste. Il tombe amoureux d'une belle jeune femme acrobate. Malheureusement, cette dernière est l'épouse d'un mari violent et psychopathe. Cet époux alcoolique est aussi un clown rigolo à ses heures perdues.
Mais cette joie de spectacle cache une personnalité paranoïaque et destructrice. Les deux hommes vont bientôt s'affronter dans un duel à mort.
L'homme violent a le visage décimé par Javier. Ce dernier se transforme alors en clown de la terreur et se balade le long des rues de Madrid, armé de mitrailleuses, massacrant tout le monde sur son passage.
Pour Alex de la Iglesia, cette histoire lui permet de brosser plusieurs années de la guerre d'Espagne, tout en établissant un parallèle entre le régime de Franco et la terreur qu'il suscite. Au niveau de la mise scène et de la réalisation, Balada Triste n'est pas sans rappeler les grands films de monstres.
Comment ne pas évoquer Santa Sangre et Freaks la monstrueuse Parade ? Voilà de belles inspirations qui permettent à Alex de la Iglesia de dénoncer la monstruosité de l'homme, sa cruauté et sa barbarie.
Pour cela, le cinéaste établit une dichotomie entre le cirque (le monde du spectacle et du rire) et une société espagnole en guerre contre elle-même et ses propres citoyens. Balade Triste, ce sont les larmes du réalisateur (en ce sens, le film ressemble parfois à Santa Sangre), un homme touché par de nombreuses cicatrices et par un pays à la dérive, qui a profondément marqué son enfance.
Note: 17/20