Et ainsi s’achève le concours de la métaphore la plus honteuse. Tenez d’ailleurs, est-ce que comme moi, lorsque vous faites le ménage dans votre appartement vous ressentez le besoin de mettre un bon disque de funk ou de soul ? Oui, j’essaye de donner un sens à ma métaphore ci-dessus, mais ce que je raconte est tout de même vrai. J’ai des albums pour faire le ménage. Sans rire, les albums de funk et de soul, en plus d’être d’excellents disques pour mettre l’ambiance en début de soirée, sont d’excellents accompagnateurs pour vos valses à aspirateurs / nettoyages d’appartement.
Bref. Très clairement, Fitzpatrick et sa bande ne sont pas nés à la bonne époque, tant leur premier album sonne comme ce que l’on pouvait entendre dans les années 60 et 70. Quand des groupes contemporains s’attaquent à ce son, dans la majorité des cas, c’est particulièrement affreux : soit le chanteur se prend pour Marvin Gaye alors qu’il ne vaut pas mieux que Justin Bieber, soit la production est à vomir de surenchère, soit il y a beaucoup trop d’instruments qui jouent en même temps et ça donne un truc inécoutable. Des fois les trois en même temps. Dans le cas de Fitz & The Tantrums, c’est tout l’inverse : les voix de Michael Fitzpatrick et Noelle Scaggs sont juste splendides. Le fait qu’elles soient justes est déjà splendide en soit, à une époque où trouver un chanteur qui n’ait pas besoin d’une armée d’ingénieurs du son pour le faire sonner correctement relève du miracle. Oui, j’exagère, mais vous m’avez comprise.
Re-bref. Filles et ruptures amoureuses, voilà pour le thème des paroles. Saxophones, claviers, flûtes et absence de guitares, voilà pour la musique. Leur objectif n’est pas de rajeunir la soul, de la rendre plus accessible, ou quoique ce soit. De toute manière, qui a-t-il de plus accessible que la soul ? Même Dieu est d’accord avec moi. C’est juste que peu d’artistes sont capables de créer des morceaux comme « Moneygrabber » sans user d’une tonne d’artifices. Oui, je hais la pop actuelle. Michael Fitzpatrick décrit la musique de son groupe comme « de l’indie pop inspirée par la Motown et la soul ». En plus d’avoir l’art du résumé, le bonhomme est un showman d’exception. Je m’appuie sur les avis unanimes de ceux et celles qui ont assisté à l’un des concerts du groupe, qui en sont revenus conquis et n’ont pu s’empêcher d’aller le dire sur le net.
Bref final. Si vous avez la moindre inclinaison pour la musique soul, vous vous devez de donner une chance à cet album et d’aller voir le groupe en concert. Dans tous les cas, ne passez pas à côté de « Moneygrabber », le méga-tube de l’album, ou « Breakin’ Up the Pieces » et « Dear Mr. President ». Quant à moi je vais arrêter de raconter des bêtises et finir de faire le ménage chez moi. Au son de cet album, bien entendu.
Sorti le 28 mars 2011 (aux US) chez Dangerbird Records