A jour spécial, dispositions particulières à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Sur le babillard situé au rez-de-chaussée de son immeuble siège, on peut lire : «[I]Avis au public. Le public est informé que la Fécafoot ne sera ouverte aux usagers qu'à partir de 13h, le jeudi 23 juin 2011[/I]». La communication est signée de Sidiki Tombi à Roko, le secrétaire général de cette association sportive. C'est cette date que les membres de la commission d'homologation et de discipline ont retenu pour convoquer trois joueurs de l'équipe nationale fanion, les Lions indomptables, à savoir le capitaine Samuel Eto'o, Benoît Assou Ekotto et Alexandre Song Billong. Les auditions se sont donc déroulées hier en fin de matinée sous la houlette du vice-président Atangana Nkoa, en l'absence du président Sali Dahirou. Sur les trois appelés à s'expliquer, seul Benoît Assou Ekotto ne s'y est pas rendu. En lieu et place, il a adressé une correspondance et ses rapports médicaux. Dans celle-ci, il précise être actuellement sous traitement particulier, en compagnie de huit autres joueurs de son club. Il n'était déjà pas venu effectuer la contre-expertise en marge du regroupement ayant précédé la rencontre Cameroun # Sénégal du 4 juin dernier. Ce qui lui est d'ailleurs reproché.
A l'entrée du siège de la Fécafoot, la foule ne désemplit pas au fur et à mesure que l'heure des auditions approche : 11h. Certains ont même effectué le déplacement avec des messages écrits sur des cartons. Extraits : «[I]Merci Papa Eto'o Courage[/I]», «[I]Papa, tu nous donnes la joie tous les jours[/I]» ou encore «[I]Papa Eto'o, l'homme de la réconciliation et de la paix[/I]». Pour contrôler leurs mouvements, un dispositif de sécurité est mis sur pied avec les éléments des Esir et du Gmi. Toutefois, Alexandre Song est le premier à arriver à la Fécafoot, il est 11h 08. Il lui est reproché de n'avoir pas salué son coéquipier Samuel Eto'o pendant le même regroupement. Sept minutes plus tard, il est suivi par le capitaine, Samuel Eto'o. Qui a refusé qu'on procède au remplacement d'Eric Maxim Choupo Moting en cours de match. Les deux coéquipiers ont un trait commun, ils arborent chacun un costume gris. Comme s'ils s'étaient passés le mot. Curieuse coïncidence ! Avant le début des auditions, les deux joueurs s'entretiendront tour à tour avec Sidiki Tombi à Roko. C'est d'ailleurs à tour de rôle que chacun fera son entrée dans la salle réquisitionnée par la commission de discipline et d'homologation. D'abord Alexandre Song, qui y passera une cinquantaine de minutes, puis Samuel Eto'o, qui mettra un peu plus de 1h30. Les échanges se dérouleront à huis clos.
Si Me Kaldjob le conseil de Samuel Eto'o n'a pas voulu s'exprimer, celui d'Alexandre Song, Me Sébastien Song ne s'est pas retenu. «[I]Au regard de la disposition du code disciplinaire, à savoir l'article 13 retenue pour justifier l'infraction, nous avons indiqué que le terme «mépris» ne pouvait pas être retenu parce qu'à aucun moment Alexandre Song n'a eu un acte de mépris face à son capitaine, M. Eto'o. Il s'agit d'un terme d'indifférence, qui peut être dû à une charge conflictuelle. Donc, le mot «spectaculaire» ne pouvait être retenu parce que ça se passait dans un couloir en présence de deux ou trois personnes. Je ne pense pas que c'est le moment d'infliger des sanctions énormes. Il est plutôt question de rassembler ces enfants, d'identifier les problèmes qui les mettent en conflit et de trouver des solutions afin que l'harmonie revienne dans l'équipe nationale. C'est tout[/I]», résume Me Sébastien Song.
Par ailleurs, selon la procédure, une fois les auditions terminées, il revient au rapporteur de la commission d'en produire un document. Qui sera soumis à l'attention des autres membres avant la mouture définitive. Signé par le président de la commission et son rapporteur, le document est relis au secrétaire général de la Fécafoot, qui l'examinera et décidera de le rendre public ou non. Ceci peut durer deux, trois jours ou un peu plus. Pour être fixé sur la nature des sanctions des uns et des autres, il faudra encore attendre quelques jours ou quelques heures.