Écrit par La Nouvelle Expression
Au sortir de son audition devant la commission de discipline de la fédération camerounaise de football (Fecafoot) hier jeudi, l'attaquant s'est offert un bain de foule avec un public de supporters venu l'acclamer Une vingtaine de jours après le match nul réalisé face au Sénégal et les échauffourées qui ont suivi cette contre-performance, l'image avait de quoi surprendre. Une centaine de supporters, voire le double, rassemblés devant le siège de la Fecafoot au quartier Tsinga à Yaoundé, vêtus pour certains du maillot du n°9 des Lions indomptables, chantant et criant son nom à coup de sifflets et d'applaudissements. Certains d'entre eux brandissent le drapeau national. Sur les pancartes qu'ils exhibent à cette occasion, on peut lire : « Merci papa Eto'o courage », « papa Eto'o, tu nous donnes la joie tous les jours », ou encore « papa Eto'o, l'homme de la réconciliation et de la paix ». Lorsque peu après 14h cette mi-journée, le goléador sort enfin de la salle de presse où il vient d'être entendu pendant près d'une heure et 15 minutes par les 7 membres de la commission de discipline présents, c'est la liesse...
Les supporters, tenus jusque là en respect par les forces de police du groupement mobile d'intervention n°1 (Gmi n°1), franchissent les cordons de sécurité et manquent même de briser la clôture du bâtiment. L'axe Ecole de police - Camp Sic Tsinga, sur laquelle se trouve le siège de la Fecafoot, se trouve alors coupé en deux et la circulation des véhicules interrompue. Il se rouvrira quelques instants après, avec le départ de Samuel Eto'o à bord de sa voiture « Prado ». De son audition cependant, rien n'a filtré. Pas le moindre mot, ni la moindre phrase. Ni Samuel Eto'o, ni son conseil Me Kaldjob qui l'accompagnait, n'ont souhaité esquisser la moindre réaction aux journalistes, encore moins les responsables de la Fédération.
Assou Ekotto absent
Quelques heures avant, Alexandre Song avait été le premier à être auditionné par la même commission de discipline, présidée pour l'occasion par son vice-président, Me Nkoa Atangana, en l'absence du président Sali Dahirou, empêché. Les autres membres, dont le rapporteur Abdoulaye Ado et le vice-président de la fédération Francis Mveng, étaient tous présents. Entré vers 11h35, le joueur d'Arsenal n'en est ressorti que vers 12h45. Lui aussi n'a donné aucune réaction à la presse. Son conseil, Me Sébastien Song, a tout de même évoqué quelques lignes de sa défense : « J'ai expliqué aux membres que le mot mépris qui a été utilisé ne pouvait pas être retenu parce que la scène se passait dans le couloir entre deux ou trois personnes ». A sa sortie, le Lion indomptable affichait cependant une mine joyeuse.
Le troisième « convoqué », Benoît Assou Ekotto, ne s'est pas présenté devant la commission comme prévu, ni même son représentant. D'après certaines sources, ce dernier se serait excusé auprès de la fédération, évoquant des problèmes de santé. Sur l'ambiance générale de ces auditions, Me Sébastien Song explique qu'«il s'agissait plus d'un moment de rappel à l'ordre, de responsabilisation et de pédagogie. Je ne pense pas que ce moment où les joueurs vivent des tensions énormes soit propice pour s'attendre à de grosses sanctions. Il faut surtout parler à ces enfants, identifier les problèmes qui ont pu les mettre en conflits et y trouver des solutions ».
Les trois joueurs attendent désormais leurs sanctions, qui devraient faire suite aux délibérations de la commission de discipline, qui elles se sont poursuivies à huis clos.