A propos de Blitz d’Elliott Lester 0.5 out of 5 stars
Jason Statham
A Londres, Brant, un flic aux méthodes expéditives, enquête sur la mort de plusieurs agents de police tués par un psychopathe.
Adaptation du quatrième volet (sorti en 2007) d’une série de romans policiers écrits par l’Irlandais Ken Bruen, Blitz dépeint une police anglaise en déliquescence, à l’image de Brant (Jason Statham). Un univers sombre et en pleine décomposition comme le souligne l’agent Falls, la policière en cure de désintoxication.
Le monde de la police décrit dans Blitz est aussi pourri de l’intérieur que par la presse à scandales des tabloïds qui harcèle Brant. Bourru, violent, Brant est l’archétype du policier macho à bout de nerfs. Porté sur l’alcool, il incarne une sorte de résistant héroïque mais réactionnaire face à un monde qui s’enfonce inexorablement sous ses yeux.
- Aidan Gillen, Jason Statham
Avec ce flic aux méthodes pour le moins « border line », Elliott Lester n’hésite pas, lui, à brasser les stéréotypes comme on enfile des perles. Et dans la famille « psychologie simpliste », son personnage de Brant accumule les médailles. Alcoolique, mysogine, buté, Brant parle avec une grosse voix (quand il parle), casse des têtes à tour de bras et multiplie les avertissements de sa hiérarchie. Seul Nash, un sergent fraichement promu (tiens, il est gay, un autre cliché) semble comprendre la fatigue et la lassitude de Brant et s’attacher à lui.
Devant une telle impression de déjà-vu, difficile de se tourner vers le scénario et un éventuel suspense, puisque l’identité du tueur (très bon Aidan Gillen au demeurant) est communiquée dès la bande annonce. La mise en scène, accompagnée des compostions trop présentes d’Ilan Eshkeri, ne brille pas non plus par une grande inventivité. Mais que reste-t-il alors ?
Et bien, c’est la grande question. Car en plus, Brant se transforme en justicier ! Usé par l’incompétence et les limites d’un système judiciaire incapable de mettre en prison le tueur, Brant décide de punir lui-même le meurtrier, soutenu en cela par sa hiérarchie ! Oh non, pas ça ! A mi chemin jusque-là entre Mel Gibson dans L’arme fatale et L’inspecteur Harry, Brant se mue carrément en Charles Bronson dans Le justicier.
Oh non, ça recommence ! Derrière le gentil amoralisme du film et du personnage de Brant se cache surtout une forme de réactionnisme inquiétant, revenu à la mode depuis les récents Hors de contrôle et Harry Brown. Vigilance donc…
www.youtube.com/watch?v=E4JpIDyI8Lo
Film britannique d’Elliot Lester avec Jason Statham, Paddy Considine, Aidan Gillen. (1 h 36.)
Scénario : 0.5 out of 5 stars
Mise en scène : 1 out of 5 stars
Dialogues : 1 out of 5 stars
Acteurs : 2 out of 5 stars