Dans le post annonçant mon arrivée en France, Sandro me demandait quel était mon « ressenti » suite à mon retour à la maison mère… Je profite de l’occasion pour ne pas être logique du tout: plutôt que de commencer par le récit chronologique de mon voyage, faisons un saut dans le temps et passons directement à mon actualité…
Neuf jours après avoir atterri à Charles de Gaulle, elle pourrait se résumer en un seul mot: SCHIZOPHRÉNIE, au sens étymologique du terme (pas encore pathologique, enfin du moins je l’espère).
Schizophrénie signifie à l’origine fractionnement de l’esprit, tout un programme me direz-vous… Voici, entre autres, pourquoi:
- ma tête passe de l’Asie à Paris ou de Paris à l’Asie environ (dix, vingt, ?) de trop nombreuses fois par jour.
- mon esprit fait précisément des allers-retours constants entre mes souvenirs de voyage (et envies d’écrire à ce propos) et mes réflexions sur ma vie professionnelle à construire.
- j’ai passé un entretien d’embauche moins de 20 heures après mon atterrissage.
- j’ai très envie de raconter mon expérience passée mais les mots me paraissent si fades que j’ai du mal à dire quoi que ce soit…
- Shanghai et la Chine me manquent (plus que je ne l’aurai cru) mais je suis plus qu’heureuse d’avoir retrouvé ma famille et mes amis ici.
- j’ai très envie de redémarrer une vie posée à Paris et pourtant je réfléchis déjà intensément à ma prochaine (lointaine) destination !
- Paris semble ne pas avoir bougé d’un iota en deux ans, ressemble plus que jamais à un village et pourtant je n’y ai plus de repères…
- Shanghai, quittée le 4 avril, me parait si lointaine, et elle s’approche pourtant le plus de ce qui pourrait aujourd’hui être mon home sweet home…
…
Et à part ceci, quelques uns des autres sympathiques étonnements d’un retour en France après deux années de Chine et 72 jours de route sont les suivants:
- je n’arrive pas à me faire à la lumière du jour qui dure jusqu’à 22 heures passées (dans l’Asie où je me suis baladée, à 19 heures, la nuit tombe, même en juin) !
- je me surprends à écouter avec attention toutes les discussions en français autour de moi (déformation de la voyageuse qui recherche/évite des compatriotes)…
- je me surprends aussi à apprécier les touristes anglophones et à me sentir beaucoup plus proches d’eux qu’avant mon départ.
- je suis ébahie par la non-sympathie des commerçants français !
- je suis épatée par la politesse des Français de la rue (et du métro).
- à propos de métro, les stations parisiennes me paraissent toutes petites et collées les unes aux autres.
- je sais que je suis différente mais je suis un peu moins sûre de savoir qui je suis…