Il fallait donc que tu meures à six ans pour que je vienne au monde et que je sois sauvée.
Tu es entrée dans ma vie l’été de mes dix ans, comme Bonny, la petite fille de Scarlett et de Rhett dans « Autant en emporte le vent.Les paroles de sa mère qui lui font mal :
- Elle est morte comme une petite sainte. Elle était gentille, plus que celle-là.Ces mots : sainte et gentille!
Entre ma mère et moi, ces deux mots. Je lui ai fait payer. J’ai écrit contre elle. Pour elle.La scène du récit se passe pendant l’été 1950. La petite fille était heureuse avec ses amies :
On chantait : Il fait bon chez vous, Maître Pierre…Ma guêpière et mes longs jupons.C’était le dernier été des grands jeux avec les cousins. L’année d’après, elle ne fera que lire.
Tous les ans désormais elle retourne au cimetière d’Yvetot fleurir deux tombes : celle de ses parents et celle de sa sœur.
Une belle lecture intéressante mais plus admirable qu’émouvante.
L’autre fille d’Annie Ernaux, Éditions Nil, mars 2011, 78 p