Elie Semoun, merci.
Plusieurs fois, vous m'avez agacée, irritée par vos tons tonitruants de cochon qu'on égorge. Très souvent j'ai eu, je l'avoue, l'envie pressante de vous en retourner une. Mais cette fois, chapeau bas Elie Semoun. Des monsieur Latouche, j'en redemande à la louche.
Oh, je n'irais pas jusqu'à dire que vous étiez parfait dans le rôle. C'est plus fort que vous, faut pousser dans les aigus. Mais l'un dans l'autre, vous avez su être drôle. Percutant. Poignant. Presque vrai.
Les comédies française sorties du "dîner de cons" ont tendance à pousser mes nerfs au paroxysme de l'exaspération. Celles qui nous viennent des States avec des Jim Carrey grimaçants me glacent les sangs.
L'élève Ducobu m'a juste fait rire. Et c'est énorme.
En même temps comme dirait mon Pirate préféré (les lecteurs avertis comprendront…), en même temps disais-je, je revenais de loin. Un mercredi pluvieux comme celui d'aujourd'hui, m'avait trouvée dans cette même salle sombre pour "Titeuf". Rage, désespoir et vieillesse ennemie… N'avais-je donc tant vécu que pour cette infamie? Fade, glauque, triste et pas loin du vulgaire. Pauvreté caractérisée et caractéristique d'un mauvais dessinateur en quête de notoriété à redorer. Las le blason… Casse toi pov con. Capucine, pas six ans, s'ennuyait si fermement que j'ai compté trois allers-retours aux gogues.
Alors vous comprenez mon angoisse, ce matin, lorsque trois petites voix m'ont demandé : "s'il te plaît, dessine nous un ciné."
Un cornet de popcorn plus tard et j'ai senti l'effet "scénario en béton" agir. Sans parler des acteurs. Excellents. Des enfants justes, naturels et hilarants. Alors voilà, j'en pense du bien. On ne m'y reprendra pas souvent. C'est barbant d'écrire des choses gentilles. Et bien plus compliqué que de cracher dans la soupe.
M'enfin, moi, ce que j'en dis.
Fanny Lesguillons