4Th Time Around

Publié le 22 juin 2011 par Lordsofrock @LORDS_OF_ROCK

Categories: Chroniques CDs

INDIE ROCK – Pour leur troisième album, le groupe bâlois offre à ses fans une fusion instrumentale et vocale complexe. Piano, banjo, violon et cuivres se bousculent pour trouver une place au premier plan. Mais est-ce que la volonté du groupe de vouloir intégrer un maximum d’influences à leur musique nuit au son final?

LADIES AND GANGSTER m’est parvenu accompagné d’un communiqué de presse de la maison Irascible, qui promettait à l’auditeur un pot-pourri musical, des cités en flammes et des hurlements diaboliques. Par contraste, la pochette de l’album, illustrée d’une utopie enfantine communiste, pointait plutôt vers une musique réfléchie et douce. Muni de ces deux impressions initiales contradictoires, j’ai me suis donc lancé à la découverte du dernier-né de ce groupe suisse.

Des gangsters mélodieux et mélancoliques…

LADIES AND GANGSTER est un album qui commence en trombe, s’essouffle brièvement au milieu, repart à l’attaque sur tous les fronts, pour clore de manière légèrement décevante.

Les bâlois entrent gentiment en matière avec "Eric Stroke", un titre qui débute simplement au banjo, rejoint bientôt par une voix féminine qui se développe au long du titre pour noyer les autres musiciens vers la fin. La deuxième chanson (ma favorite),  "Someone", est rapide et complexe, avec des cuivres qui intègrent l’ensemble pendant le refrain et un solo de trompette qui intercède au milieu.
Les chansons 3 et 4 calment le jeu, "Chemicals" offrant des accents country et un clin d’œil aux Red Hot Chili Peppers, et "The Willows and the Vineyards" une voix unique sur fond de guitare acoustique, avec des échos délicieux d’harmonica et de violon. "Ashes and Heart" est un mélange rapide et élégant de guitare acoustique et de piano.

Après "Valley of Falls" et "Last Exit Golgotha", qui ne m’ont pas particulièrement inspirés, 4th Time Around repart à l’assaut avec "Go for The Unknown", un titre bluesy qui rappelle un train roulant à travers les plaines américaines, et "You know How It Began", une chanson d’amour calme accompagnée d’harmonica et d’un violon. L’humeur change de nouveau avec "Nuke Me" – la musique redevient rapide, plus lourde, des accords d’orgues sonnent en arrière plan et un solo de guitare agréable agrémente la chanson. "Caesarea" mérite également une mention, car elle a un style clairement plus seventies et hippy que les autres titres de l’album.
La conclusion de LADIES AND GANGSTER est décevante à mon goût : "Send Me A Rose" est une complainte d’amour lente et légèrement répétitive, entrecoupée parfois d’une guitare trop ambitieuse, mais néanmoins sauvée par un interlude instrumental excellent. Le dernier titre, "Lost" est radicalement différent et semble hors contexte du reste de l’album : les accordéons et tubas au premier plan lui donnent une lourdeur plus prononcée, et le ton du chanteur devient plus criard, alors qu’il se met à expérimenter avec des sons gutturaux.

Au terme de mon écoute de cet album, je n’ai décelé ni cités en flammes, ni la moindre intervention diabolique. Par contre, l’accolade de « pot pourri musical » donnée par le label sied parfaitement à LADIES AND GANGSTER. La coordination de cette multitude musicale a sûrement été une tâche ardue, mais le produit est parfaitement fini et équilibré. Néanmoins, au vu de la complexité de cette musique, je serais intéressé de voir le résultat d’une reproduction en concert !