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L’écho des tics-tacs à Saint Nicolas d’Aliermont

Publié le 23 juin 2011 par Peregrinationsculturelles

On ne passe pas à Saint Nicolas d’Aliermont par hasard, à moins de s’être perdu sur la route des plages normandes. Faites-en une étape pour découvrir le passé horloger de la région, une page de l’histoire industrielle française méconnue.

L’écho des tics-tacs à Saint Nicolas d’Aliermont

En 1981 la dernière usine horlogère fermait ses portes à Saint Nicolas d’Aliermont, marquant la fin de l’un des grands centres horlogers français, après Besançon et Cluses. Petit musée municipal sans prétention, tout récent, la muséologie est moderne, assez classique, et rend très abordable des considérations techniques et mécaniques. Si vous ne saviez pas comment fonctionne une horloge, vous en comprendrez les principes de base, mais pas seulement. En effet, le musée fait prendre à un objet pourtant banal : une horloge ou un réveil, une toute autre dimension en le situant dans son contexte social et historique.. On est loin de l’alignement d’horloges et de pendules.

L’horloge est au carrefour d’enjeux scientifiques, techniques mais aussi sociaux, et politiques. A travers l’explication du fonctionnement des mécanismes, des décors des coffres des horloges et de tout l’arrière-plan social, le Musée de l’horlogerie parvient à retracer la généalogie complexe de l’élaboration d’un objet.

Il fait ainsi le portrait de toute une époque, celle de la Révolution, des bains de mers à Dieppe, des traversées de l’atlantique, mais aussi de l’univers ouvrier du début du siècle. Vous croiserez entre autres la fameuse pointeuse Lambert, emblème des chaînes de productions, issue des ateliers de Saint Nicolas d’Aliermont. Différents documents sont convoqués pour retracer cette épopée : affiches, photographies, extraits sonores, outils, reconstitution de postes de travail…

L’écho des tics-tacs à Saint Nicolas d’Aliermont

Au-delà d’une présentation historique de l’activité industrielle de la région, le Musée de l’Horlogerie se veut le lieu de conservation et de valorisation d’une mémoire ouvrière encore vive et quelque peu douloureuse : les usines horlogères ont employé des générations d’Aliermontais jusqu’il y a peu, et la fermeture fut dure à vivre. Le musée mène des campagnes de collecte orale de cette mémoire ouvrière, et vous pourrez entendre des témoignages dans une des salles du musée. Vous pourrez facilement parler de cette époque avec des anciens des usines, au café du coin ou à l’atelier d’horlogerie du musée, tenu par l’association des anciens des usines et qui maintient le savoir faire horloger. De plus, vous pourrez visiter les vestiges des bâtisses Bayard, la plus importante des usines de fabrication de réveils implantée dans le village, grâce à un document en vente à la boutique.

 

L’écho des tics-tacs à Saint Nicolas d’Aliermont

Les plus :

  • une visite courte mais de qualité étonnante, et un aperçu transversal d’un domaine technique qui aurait pu être assez rébarbatif. Des audioguides bien faits et la présence d’un atelier d’horlogerie au sein du musée.

Les moins :

  • un décor de ferme normande quelque peu décalé avec l’histoire ouvrière !

Infos pratiques :

http://www.musee-horlogerie-aliermont.fr

Saison estivale 
Du 1er juin au 30 septembre.
Du mardi au dimanche, de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Saison hivernale 
Du 1er octobre au 31 décembre et du 16 février au 31 mai.
Du mercredi au dimanche, de 14h30 à 18h.

Fermeture annuelle du 01/01 au 14/02 inclus
ainsi que le 1er mai, le 1er et 11 novembre et le 25 décembre.

Par A.B


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