Malgré la présence de nombreux compétiteurs chinois, russe, brésilien ou canadien, l’oligopole Airbus-Boeing semble sortir renforcé du salon aéronautique du Bourget, en particulier pour Airbus sur le segment des moyens courriers, tiré par la croissance des low costs.
L’A320 Neo, une version remotorisée de l’A320 d’Airbus par Pratt & Whitney et General Electric, enregistre des commandes historiques. Cet avion permet en effet, selon le constructeur, une consommation de carburant 15% moindre que le modèle A320 classique. Depuis l’annonce récente de son lancement, Airbus a engrangé 727 commandes et estime possible d’arriver à 1000 d’ici à la fin du salon du Bourget. La compagnie indienne IndiGo, qui avait déjà pris des options sur l’avion, les a converti en commandes fermes pour 180 appareils dont 150 Neo. Au prix catalogue, cela représente 16,4 milliards de dollars. American Airlines, jusque là fidèle à Boeing, serait également en pourparlers avec Airbus pour une centaine d’A320. Une autre commande historique est probable avec Air Asia (200 avions). Airbus reste toutefois affaibli par la non rentabilité de l’A380, qui devrait durer au moins jusqu’en 2013 ou 2014, et certains soucis techniques sur l’A400M.
Boeing, qui doit décider s’il lance un nouveau moyen courrier ou ne fait qu’une remotorisation simple et est à la peine face au Neo. Cependant, sur le marché plus rentable des longs courriers, Boeing a engrangé des commandes importantes L’entreprise reste cependant sous pression pour annoncer rapidement sa décision sur le segment des monocouloirs.
En comparaison, le canadien Bombardier n’a vendu que 30 CSeries à Korean Airlines principalement. Quatar Airways a annulé des options et Bombardier voit menacées des options posées par Republic Airways, qui a acheté des Neo. Le russe Superjet n’a remporté qu’un contrat sur un avion de 120 places. Embraer (Brésil), spécialisé sur les liaisons régionales, attend la décision de Boeing avant de lancer ou non un moyen courrier. Commercial Aircraft Corp (Chine), pourrait constituer un rival à Airbus et Boeing après l’annonce d’un partenariat de développement avec Ryanair, même si cette dernière s’est aussi associée à Boeing.