J’ai suivi le déroulement des révolutions arabes avec un très grand intérêt, plus la révolution tunisienne que les autres car je connais mieux la Tunisie.Comme beaucoup ma première réaction a été l’étonnement devant un événement majeur que personne n’avait vu venir et aussi un mea culpa sur l’attitude que j’avais eu pendant des années ou j’ai pensé, avec tant d’autres que ben Ali ,malgré ses défauts criants, était un rempart contre l’islamisme. Voici ainsi ma première entrée dans mon blog.Ensuite et grâce a facebook j’ai suivi, je peux dire heure par heure, le déroulement des événements et j’ai apprécié ce vent de liberté qui soufflait et qui permettait aux Tunisiens de s’exprimer pour la première fois depuis plus de cinquante ans. Il y avait sur la toile une exubérance, un jaillissement d’idées et d’initiatives formidables et sans jamais une revendication religieuse. Cette montre la vitalité de la jeunesse des ces pays. Il est clair que cette liberté acquise personne ne pourra plus la supprimerFaut-il s’étonner que des initiatives contradictoires, des débats constants sur la légitimité du pouvoir, des critiques sur les décisions du gouvernement et sur le rythme des réformes ? On peut au contraire estimer que ces débats sont sains et l’on peut, au contraire admirer le fait que tout se passe, de manière générale, dans le calme. Existe-t-il une révolution sans excès ? Les Tunisiens, pour le moment, donne un bel exemple.Parmi les débats qui ont animés le réseau Facebook une place importante a été consacrée, évidemment, au rôle des islamistes et donc au parti Ennadha depuis le retour de son leader de Londres et ce qui m’a frappé c’est que les Tunisiens m’ont paru attaché aux acquis de la période Bourguiba notamment dans les deux domaines essentiels : l’égalité homme/ femme et l’éducation. On a assisté à un véritable retour vers le travail accompli par Bourguiba, même si chacun était conscient que ce régime avait lui aussi connu ces dérives, notamment en matière de liberté. Il reste à se demander si cet attachement au statu de la femme et à l’éducation n’est pas limité aux classes moyennes ou aisées de la Tunisie. Qu’en est-il du peuple des campagnes reculées et des classes pauvres, voire très pauvres des villes ? On peut craindre qu’Ennadha progresse dans ces milieux. Il est clair que la Tunisie est à la croisée des chemins.On peut, je crois être optimiste car la Tunisie a une population largement éduquée, même si depuis Ben Ali et son système de corruption généralisée, l’école publique a beaucoup souffert de la concurrence du privé et ce détriment des plus défavorisés.