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Journal féminin de mode en 1934 - "Paris-Alger"

Publié le 22 juin 2011 par Cameline

 

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Octobre 1934. Un nouveau journal féminin est publié dans l'Algérie coloniale : Paris-Alger magazine.

" - Encore un nouveau journal, allez-vous dire ? ... Et vos lèvres vont se pincer d'une moue et vos épaules auront ce mouvement, d'ailleurs charmant, que vous savez leur imprimer quand il s'agit de marquer le doute, le découragement, le dédain, et de nous faire croire en somme que vous n'y croyez pas.

 - Eh bien oui, encore un journal, mais nouveau, intéressant, inédit, qui s'imposait, qui était nécessaire à tous et à chacune au point, on vous l'affirme, que vous ne saurez plus vous en passer désormais et qu'il vous sera utile, dès l'instant que vous l'aurez vu, que le bâton de raisin avec quoi vous ravivez l'éclat de vos lèvres ou que la houpette dont la rapide caresse réapprête pour toutes les batailles votre beauté indéfectible ...

Un journal neuf, à la fois de Paris et d'Alger.

Paris ! c'est cela en un mot que nous vous apportons. De façon complète et intégrale, avec une richesse et sur un rythme qui n'auront rien à envier aux mieux faits des journaux parisiens.

Paris, Madame ... Mais cela suffirait-il ? On pense que non, on est sûr que non. Et l'Algérie ! Et Alger ! son charme, son décor unique, ses femmes si belle, sa vie qui est la nôtre et qui, par là même, mérite bien qu'on s'y arrête ... Alger ! son ciel, sa mer et ses saisons, la couleur de ses jours et celle de ses nuits ..."

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LA MODE, vue par PARIS-ALGER

par Martine Renier

"Aujourd'hui je veux vous parler des traits essentiels de la mode nouvelle qui nous apporte vraiment, cette année, de très grands changements.

La collaboration, tant à Lyon qu'à Paris, de la fabrique et de la grande Couture devient chaque jour plus étroite et donne chaque jour de meilleurs résultats.

Et ceci aboutit, cette année, à une recrudescence de fantaisie, à des lainages travaillés en relief, ou mêlés de fils brillants, à des soieries lamées ou mates qui sont de véritables merveilles.

Le lastex, sorte de jersey extensible, est extrêmement en vogue : on en fait soit la robe entière soit simplement la casaque, tandis que le reste de l'ensemble est un lainage mélangé, coupé de fils bicolores, parfois même de trois couleurs, le tout très fondu naturellement, sans originalité excessive.

Le lainage mêlé de cellophane donne aussi d'amusantes matières : j'aime que les fils brillants soient peu nombreux, apparaissent çà et là au gré d'un geste ou de la marche.

Tandis que le soir, à l'heure des soieries, quelques tissus de Bayonne (c'est à dire de soie artificielle) largement mêlés de cellophane donnent une impression fluide, un brillant lumineux qui est vraiment ravissant.

Et du velours, que de velours. La découverte du velours infroissable, véritable événement dans le domaine de l'élégance, a permis tous les caprices.

Et j'imagine que les soirées de décembre seront d'un aspect des plus brillants grâce à ces trois éléments si différents : le cellophane, le lamé, coupé par la note chaude et sombre du velours.

Ceci dit, passons à la silhouette : deux traits m'apparaissent essentiels : le haut s'amplifie, se garnit, prend quelque opulence, le bas (c'est à dire la ligne à partir des hanches) est plus mince que jamais.

Toute l'ampleur est ramenée en arrière au moyen d'un groupe de plis ou de godets, d'une incrustation, d'une traîne.

Quelques essais de drapés apparaissent, rappelant un peu l'époque Manet ou Renoir, tendance que la nouvelle coiffure accentue encore.

Les jupes sont longues et nous sommes habituées déjà, tant la mode va vite, à cette nouvelle silhouette de "six heures" qui fait descendre à la cheville les robes de jour lorsqu'elles sont habillées.

Pour le sport, la jupe-culotte, très dissimulée par une coupe ingénieuse, recouverte d'un panneau en avant par exemple, ou simulant un pli creux, est extrêmement pratique. Je la préfère à la jupe boutonnéeen avant qui s'entrouvre à la marche et qui nous apporte un souvenir des robes de plage, de même que j'avoue ne pas aimer les jupes très étroites fendues des deux côtés. Ces dernières donnent une impression légèrement étriquée, véritablement dénuée de grâce, alors que tout ce qui touche au sport doit être souple, aisé, confortable.

Les manteaux sont presque tous "trois-quarts" ou plus exactement "cinq-sixièmes", car la jupe dépasse d'assez peu. Les manteaux de fourrure même suivent cette ligne et nous voyons des "trois-quarts" d'astrakan, de gayac, de loutre, cette dernière fourrure retrouvant une vogue méritée. Par contre, pour le soir, les petits manteaux de cet été s'allongent, les capes d'hermine ou de vison descendent jusqu'aux hanches.

Quant aux manteaux de tissu, ils ferment très haut et leurs colsde fourrure sont extrêmement fantaisistes : gros revers ondulés et drapés, colliers de renard plus volumineux en avant qu'en arrière, noeuds d'astrakan ou bordés d'astrakan, bandes de renards placées sur les épaules et descendant jusqu'à la taille en avant. Parfois encore, toute la manche est en fourrure, ce qui donne une grande apparence de confort.

Enfin, je veux vous signaler, en terminant, l'apparition d'un genre abandonné et qui me semble vous convenir particulièrement : le tailleur d'hiver. Alors que ces dernières années le tailleur était simplement la tenue d'automne et faisait une courte transition entre l'été et l'hiver, nous y voyons un peu partout, aujourd'hui, des tailleurs confortables, en velours ou en gros lainage et garnis d'un gros col de renard ou d'astrakan. On les porte avec des casaques brillantes en cellophane ou en lamé qui apparaissent à l'heure du thé."

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"La Comtesse de la Falaise porte avec une rare élégance une parure de diamants et rubis de Mauboussin."

Et voici une publicité de l'époque, quand on pensait que la radioactivité était bénéfique :

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